Tchad: Protection des enfants en période d’inondation.

Depuis fin juin, le Tchad se confronte à l’inondation, causée par les grosses pluies dues aux aléas climatiques. Les inondations ont touché leur borne dans toutes les 23 provinces du pays ainsi que la capitale N’Djamena. Dans ce contexte de catastrophes naturelles qui sévit dans le pays, l’urgence ne peut pas seulement se focaliser sur les abris d’urgence pour les sinistrés. Un défi majeur qui doit attirer l’attention de tous est la protection des enfants face aux menaces liées à ces inondations.

Dans un sombre tableau récapitulatif des dégâts causés par les inondations, le bureau de la coordination des actions humanitaires du système des nations unies au Tchad (OCHA), sur la base des données communiquées par les autorités tchadiennes et les partenaires, mis à jour le 06 septembre 2024, fait un bilan de : 1 495 969 personnes touchées, soit 266 590 ménages sont affectées par ces inondations y compris 341 décès enregistrés. Parmi ces nombreuses victimes, les enfants ne sont pas épargnés.

Face à la vulnérabilité des ménages touchés par les inondations dont la quasi-totalité vit aujourd’hui dans une situation précaire sans abri, il est donc impérieux de se pencher sur la protection des enfants qui sont à priori les plus vulnérables dans cette crise et exposés à toute forme de risques.

L’urgence sanitaire dans la protection des enfants.

En cette période où les inondations ont atteint leur seuil et laissant de nombreuses familles dans le désarroi, les enfants victimes de cette catastrophe ne sont pas à l’abri des maladies hydriques. L’empleur des inondations dans le pays, favorise la montée en puissance des maladies liées à l’eau et surtout la prolifération des moustiques et ainsi des bactéries. C’est une période très favorable pour le développement des maladies tel que : le Paludisme et le choléra chez les enfants qui sont de plus en plus sans défense faute d’un environnement sain et d’une prise en charge adaptée.

Beaucoup d’enfants font face à un déficit d’accès aux services de soins de santé de qualité en cette période de catastrophes. Cela s’explique par le déplacement de leur famille dans des coins reculés, et surtout de la précarité des moyens conséquents qui ne permettent pas aux parents de ces progénitures d’emmener les enfants à se faire soigner dans les structures sanitaires adéquates. En plus de cela, un autre défi est l’inaccessibilité au centre de soins à cause des mauvaises infrastructures routières qui enfreignent le déplacement des personnes en cette période d’inondation. La plupart des routes dans certaines régions du pays sont inondées voire coupées, ce qui ne garantit pas un accès rapide aux médicaments et aux services de santé. Ces difficultés constituent des risques qui menacent la santé des enfants en cette période et fragilisent leur protection.

L’urgence Alimentaire.

En dépit de la protection sanitaire qu’ont besoin les enfants, victimes des inondations, l’accès à une alimentation saine et équilibrée et surtout en quantité est aussi plus que jamais crucial. Les pluies diluviennes qui ont provoqué les inondations, ont non seulement causé l’effondrement des maisons mais ont donné un coup dur aux activités de subsistance des populations sinistrés laissant ainsi de nombreux enfants à la merci de la malnutrition ou de l’insuffisance alimentaire. Selon les données publiées par OCHA, le 06 septembre 2024, 259 000 hectares de champs agricoles sont engloutis et 66 700 têtes de bétail sont emportées par les inondations.

Les pertes matérielles et financières dans cette catastrophe ont privé de nombreux chefs de ménage d’exercer les activités quotidiennes qui procurent de la ration alimentaire aux enfants. Dans des milieux ruraux où les principales activités de subsistance reposent sur l’agriculture et le commerce, les inondations ont dépossédé les paysans de leur culture vivrière et les commerçants de leurs activités génératrices de revenu.

Au regard de l’urgence qui prévaut dans les provinces du Pays ainsi que dans la capitale, N’Djamena, il est idéal que le gouvernement tchadien et les partenaires techniques et financiers du Tchad, notamment les agences onusiennes et les organismes humanitaires, mènent des actions urgentes et surtout coordonnées en vue d’assurer la protection des enfants victimes des inondations sur le plan sanitaire, alimentaire, morale ainsi que la protection contre les violences faites aux enfants. La communauté humanitaire doit voler au secours des enfants sinistrés afin d’atténuer les risques qui menacent dangereusement la vie de ces derniers.

Vu la vulnérabilité des enfants face aux inondations, la protection de leur intégrité physique et morale doit être à l’agenda de tous (Parents, Gouvernement, partenaires et les institutions humaines).

TP Mazembé
TP Mazembé
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