L’Union des Radios Privées du Tchad (URPT) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué de presse incisif, l’organisation déplore la crise socio-économique grandissante que traverse le pays, aggravée par une pénurie de carburant persistante et le silence jugé complice des autorités.
Selon l’URPT, cette situation asphyxie les activités économiques et menace gravement la continuité des émissions radiophoniques dans le pays. Certaines stations privées, confrontées au refus des stations-service de vendre du carburant en fût ou en bidon, envisagent d’arrêter d’émettre, faute d’alternative. Le litre de gas-oil se négocie à 1 500 francs CFA, malgré une production nationale censée couvrir les besoins locaux.
Une double peine pour les radios privées
Le communiqué signé par MEKONDO Sony, président de l’URPT, rappelle que l’aide publique à la presse n’a plus été versée depuis 2016. Pourtant, souligne-t-il, les radios privées souvent à vocation associative ou communautaire, remplissent un rôle d’utilité publique en informant et en éduquant les populations.
L’URPT dénonce également la complexité administrative qui entoure l’accès au carburant. Il est pratiquement impossible, selon elle, de ravitailler un groupe électrogène sans disposer d’une autorisation spécifique. Une absurdité administrative, dit-elle, quand il s’agit de transporter 50 kg à 1 tonne de carburant jusqu’à une station-service.
Un appel au Président de la République
Dans ce contexte, l’Union exhorte les autorités, et en particulier le Président de la République, à prendre leurs responsabilités. Elle appelle à des actions urgentes pour rétablir un accès équitable et transparent au carburant, soutenir les médias privés et garantir leur survie face à une crise qui n’épargne personne.
Face à un pays en panne d’énergie et de communication, les radios privées tchadiennes tentent de ne pas sombrer dans le silence. Mais pour combien de temps encore ?
