Dans une déclaration marquante, Pahimi Padacké Albert, chef du parti politique RNDT LE RÉVEIL, s’est exprimé avec fermeté sur ce qu’il considère comme une dérive préoccupante de la part du chef de l’État tchadien. Pour lui, l’implication directe et ostentatoire du Président de la République dans les affaires partisanes constitue une menace grave pour le pluralisme politique et l’unité nationale.
Un chef de l’État « au-dessus de la mêlée » : un principe constitutionnel ignoré
Pahimi Padacké Albert rappelle que selon « la lettre et l’esprit des dispositions de la Constitution de la 5e République », le Président de la République est censé rester au-dessus des clivages politiques. Ce rôle transcendantal a pour but de garantir l’équilibre entre les différentes sensibilités politiques et de rassurer l’ensemble des citoyens, quelles que soient leurs affiliations partisanes.
Or, la récente descente du chef de l’État dans l’arène politique, marquée par son engagement affiché en faveur du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), vient ébranler cette posture constitutionnelle. Pour le leader du RNDT LE RÉVEIL, cette attitude risque de marginaliser les Tchadiens non affiliés à ce parti et de creuser davantage les fractures politiques dans le pays.
Une violation manifeste de la Constitution ?
L’un des points les plus préoccupants relevés par Pahimi Padacké Albert est la signature du chef de l’État pour convoquer le congrès d’un parti politique. Une telle action, selon lui, viole clairement l’article 77-2 de la Constitution, qui stipule que les fonctions présidentielles sont incompatibles avec toute activité partisane ou syndicale.
« Où va-t-on ? », s’interroge le chef du RNDT LE RÉVEIL, soulignant l’urgence d’une clarification et d’un retour à un respect strict des principes constitutionnels. Pour lui, ce précédent crée un déséquilibre politique inquiétant, car il envoie un message selon lequel le Président, censé être le garant de la neutralité et de l’unité nationale, prend parti au détriment des autres sensibilités.