Le Tchad qui vit au rythme de sa jeune démocratie n’est pas à l’abri des défis de la participation citoyenne dans sa marche démocratique. Depuis des décennies, un bon nombre des Tchadiens accorde peu de crédit à la participation citoyenne dans la vie démocratique de la République. La participation citoyenne est non seulement un droit mais un devoir pour tout citoyen d’apporter sa contribution à la construction d’une République et surtout une exigence pour bâtir et pérenniser une démocratie.
Longtemps réduit en silence et privé de ces précieux privilèges, à cause des régimes autoritaires qui se sont succédé au sommet de l’État dès le début de l’indépendance du Tchad, le peuple tchadien reste désintéressé à la participation citoyenne à cette ère de démocratie. La participation citoyenne est un droit et un devoir garantis par la loi fondamentale du pays. Cette participation exige des citoyens tchadiens et tchadiennes à participer dans le respect des lois à la vie politique, sociale, économique et culturelle du pays.
Dans ce contexte où le pays compte organiser les élections législatives, sénatoriales, municipales et provinciales pour un retour total à l’ordre constitutionnel interrompu en avril 2021 suite à la mort tragique de l’ancien président Idriss Deby Itno, les défis de la participation des citoyens à ces processus sont de taille. Les élections combinées qui se tiendront d’ici la fin de l’année 2024 conformément au chronogramme électoral dévoilé par l’agence nationale de gestion des élections (ANGE) interpellent tous les citoyens et appellent à la participation de tous les Tchadiens et tchadiennes à l’âge de voter. La participation des citoyens à ces échéances électorales est de mise. Fort, longtemps, beaucoup des Tchadiens et tchadiennes à l’âge de voter se sont abstenus lors des différentes échéances électorales qui sont organisées.
Le désintéressement de la population.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer les tendances qui influencent la participation des citoyens à un processus électoral. Ces pesanteurs sont notamment et surtout constamment: le manque de sensibilisation de la population sur leur rôle dans la société et surtout la participation citoyenne, le tripatouillage électoral, l’absence de transparence dans l’organisation des élections ainsi que le manque de confiance vis-à-vis des institutions en charge de la gestion des élections. Ces manquements graves qui ont été à plusieurs reprises dénoncés par la classe politique, la société civile tchadienne, les leaders d’opinion et les médias locaux ont ainsi donc renforcé la méfiance de la population vis-à-vis de sa motivation et participation aux processus électoraux dans le pays.
En cette période où le pays chemine vers la tenue des élections législatives et locales, il est impérieux pour le peuple tchadien de s’intéresser aux choix de ses représentants à différents niveaux. Seul le peuple a le monopole de choisir et d’élire son représentant légal qui doit défendre ses intérêts sur tous les plans.
Ces élections qui se pointent à l’horizon sont l’ultime opportunité en cette période du retour à l’ordre constitutionnel qui s’offre aux citoyens tchadiens d’exprimer leur voix et participer à l’installation des institutions fortes pour une bonne gouvernance dans le pays.