Divergence de la classe politique tchadienne sur le chronogramme des élections législatives et locales.
L’Agence Nationale de Gestion des Élections au Tchad (ANGE) a dévoilée le mercredi 21 août 2024 l’aganda sur l’organisation des élections législatives, sénatoriales, municipales et provinciales qui permettra au pays d’installer toutes les institutions et ainsi d’acter un total retour à l’ordre constitutionnel, interrompu en avril 2021 à la suite de la mort tragique de l’ancien président du Tchad, le Maréchal Idriss Deby Itno.
Alors que les désaccords planent de par tous, dans la présentation du chronogramme, le président de l’ANGE Ahmed Bartchiret a déclaré qu’il est techniquement impossible de réaliser un nouveau recensement devant engendrer un nouveau fichier électoral malgré que l’actuel fichier électoral est décrié par de nombreux acteurs politiques et ceux de la société civile.
Au lendemain de la présentation du nouveau chronogramme électoral par l’ANGE, qui a faxé la date du déroulement des élections législatives, sénatoriales, municipales et provinciales le 29 décembre 2024, plusieurs voix s’élèvent contre ce chronogramme.
Pour le leader du parti les transformateurs et ex premier ministre de transition Dr Succès Masra, sa formation politique les Transformateurs ont demandé que les élections soient renvoyées en début 2025 pour permettre dialogue et relecture des lois et institutions contestées. Malheureusement l’ANGE a préférée foncer et imposer campagne même pendant Noël. Ce qui selon lui est un gâchis de plus.
Pour rappel, Succès Masra est l’un des farouche opposant de Mahamat Idriss Deby Itno, qui a décidé de rejoindre le processus de transition politique où il fut nommé par le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno, premier ministre à l’issue de l’accord de Kinshasa, signé entre sa formation politique et le gouvernement du Tchad sous l’égide du facilitateur désigné de la Communauté Économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), Antoine Félix TSHISEKEDI. Il a participé au dernier scrutin présidentiel du 06 mai dernier, dont il n’a pas reconnu le résultat officiel qu’a donné l’autorité chargée de la gestion des élections et réclame la victoire.
En plus du leader du parti les transformateurs, un autre acteur politique et ex exilé, Mahamat Ahmat Lazina, Président du parti MNCT qui s’est monté au chreno pour fustiger le chronogramme des élections législatives et locales avancé par l’ANGE.
Pour Mahamat Ahmat Lazina, l’histoire du Tchad a montré que presque tous les mouvements rebelles créés depuis l’indépendance jusqu’à nos jours sont apparus après des é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐥é𝐠𝐢𝐬𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬. Pour lui, les élections locales ne sont pas comme les présidentielles :« si elles sont truquées cette fois-ci, le pays sera confronté à toutes sortes de contestations postélectorales, et les institutions qui en résulteront seront dépourvues de toute légitimité».
L’opposant affirme que «les survivants de l’ancien régime, qui ont joué le rôle de façade d’une opposition démocratique et qui sont aujourd’hui en décrépitude biologique, sans aucune innovation si ce n’est la reproduction systématique de leurs propres vieilleries, continuent de prodiguer de mauvais conseils au 𝐑𝐀ï𝐒 et cherchent par tous les moyens à écarter les hommes politiques responsables et sérieux.» Il ironise en disant: «En tant qu’ex-membre fondateur de la plateforme 𝐖𝐀𝐊𝐈𝐓 𝐓𝐀𝐌𝐀, si certains n’ont pas oublié leurs réflexes de rebelles, nous n’avons pas non plus oublié nos réflexes d’opposants. L’avenir nous le dira, in sha Allah.»
Pour Mahamat Zene Bada, Secrétaire Générale du Mouvement Patriotique du Salut ( MPS), parti fondé par le feu président Idriss Deby Itno, et Directeur de Campagne de la coalition Tchad-Unis qui a porté la candidature de l’actuel Chef de l’État au dernier scrutin présidentiel, les militants de son parti sont prêts pour affronter les législatives et les élections locales. Pour lui, le débat est clos en ce qui concerne ces élections qui se pointent à l’horizon.
L’organisation des dernières élections législatives au Tchad, remonte depuis 2011. Pour l’instant, rien ne semble enfreindre la volonté de l’ANGE de poursuivre la mise en œuvre de son agenda pour le retour à l’ordre constitutionnel avec la mise en place de toutes les institutions du pays.