Tchad| Arrestation du Dr Succès Masra : Pahimi Padacké Albert dénonce une « suspicion légitime d’instrumentalisation de la justice »

Tchad| Arrestation du Dr Succès Masra : Pahimi Padacké Albert dénonce une « suspicion légitime d’instrumentalisation de la justice »

L’arrestation de l’opposant Dr Succès Masra, ancien Premier ministre et président du parti Les Transformateurs, continue de faire des remous dans la classe politique tchadienne. Dernière réaction en date : celle du sénateur et chef de l’opposition démocratique, Pahimi Padacké Albert, qui dénonce une dérive judiciaire aux relents politiques.

Dans une déclaration rendue publique ce 21 mai, Pahimi Padacké affirme suivre « avec une attention soutenue » la mise sous mandat de dépôt de M. Masra. Pour lui, cet acte soulève de sérieuses préoccupations quant au respect des procédures judiciaires et à la transparence des motifs invoqués. « L’arrestation et la détention de tout citoyen doivent obéir à des règles de forme, de procédure, ainsi qu’à des motifs de fond clairement établis et juridiquement incontestables », rappelle-t-il, insistant sur la nécessité d’une rigueur accrue lorsqu’il s’agit d’un acteur politique de premier plan.

Le chef de l’opposition ne mâche pas ses mots : à défaut de clarté, « s’installe une suspicion légitime d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, notamment à l’encontre de l’opposition ». Une accusation grave, qui relance le débat sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et la liberté d’expression politique au Tchad.

Face à ce qu’il qualifie de « risques réels de restriction, par voie judiciaire, de l’espace d’expression politique pluriel », Pahimi Padacké Albert formule deux exigences : la libération immédiate du Dr Masra, ou la présentation « rapide et publique de preuves irréfutables » justifiant son arrestation, dans le respect des droits de la défense et des garanties de transparence. »

Nous demeurons vigilants », prévient-il, soulignant que le traitement de ce dossier constitue un test de crédibilité pour l’État de droit au Tchad. Il conclut sa déclaration en lançant une mise en garde solennelle au gouvernement : « le respect de l’État de droit n’est pas une option, mais une obligation ! »Alors que l’opinion publique reste divisée et que les partisans de Masra appellent à sa libération, cette sortie du chef de l’opposition pourrait contribuer à amplifier la pression nationale et internationale sur les autorités judiciaires et exécutives. La suite des événements dira si le droit primera sur les tensions politiques dans ce dossier hautement sensible.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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