Une exploitation plus récurrente des enfants qui mérite des mesures urgentes.

Au Tchad, comme dans de nombreux pays au monde, la lutte contre la maltraitance et le travail des enfants reste d’actualité et interpelle la conscience de plus d’un tchadien.
En ce 21e siècle où les politiques nationales et internationales sont orientées autour de la problématique de la protection des enfants, l’on est dans le regret de constater une exploitation accrue des enfants dans les milieux ruraux tchadiens surtout dans la garde des troupeaux de bétail.
Dans les campagnes et provinces, nombreuses, sont ces progénitures des paysans et éleveurs, qui n’ont pas atteint l’âge de la maturité, mais par diverses raisons , se retrouvent en brousse derrière les bétails au détriment de l’école et du milieu approprié pour leur croissance.
Ce phénomène moyenâgeux, que l’on peut qualifier de l’esclave de temps moderne sous d’autres cieux, prend des proportions inquiétantes dans les communautés rurales et compromet ainsi un meilleur devenir pour les enfants, victimes de ces exploitations.
Plusieurs faveurs, peuvent expliquer ce qui amène les chefs de ménage à faire de leurs enfants les gardiens des troupeaux.
Il est évident que la précarité des ressources vitales de subsistance, le dépassement des parents d’enfants, l’irresponsabilité des parents ainsi que l’ignorance pour ne citer que ceux-là, sont à l’origine de cette pratique, qui est malheureusement néfaste pour les enfants victimes.
Les parents dans leur quête des biens éphémères (têtes de bœuf et/ou argent) n’hésitent pas à livrer les enfants à l’exploitation pour leur intérêt tout en foulant au pied, le droit à la protection de ces derniers. Toutefois, certains enfants qui échappent à l’autorité des parents, du fait de leur irresponsabilité, se retrouvent comme enfants bouviers par suivisme dans cette aventure à tombeau ouvert.
Le péril des enfants bouviers.
Ces enfants qui n’ont pas l’âge de garder les troupeaux, mais les circonstances les ont amenés à faire ce travail, sous la contrainte des parents, subissent incessamment des traitements humiliants et dégradants qui les réduit en esclave au profit de leur maître. Ils sont généralement mal nourris, mal traités, mal soignés et font l’objet d’injustices de tout genre et subissent des chatiments terrifiants en cas de dévastation des champs ou de perte d’un animal.
Une conjugaison des efforts pour pallier ce phénomène qui met en péril l’avenir des enfants.
Cette pratique qui a été à plusieurs reprises dénoncée par les organismes spécialisés dans la défense des droits de l’homme ainsi que les institutions publiques du pays, nécessite des actions coordonnées entre les différentes parties prenantes.
Il est important de mutualiser les efforts allant dans le sens de la lutte contre l’exploitation des enfants bouviers qui ne sont pas seulement privés de l’éducation mais surtout des besoins fondamentaux, à savoir, des soins de santé de qualité, de l’accès à l’eau potable et l’éducation de qualité.