« J’ai consacré une grande partie de ma vie à construire mon féminisme, je suis devenue féministe, je le reste et demain aussi je l’espère. » Ces mots de Fatou Sow, sociologue sénégalaise de renom, résonnent aujourd’hui comme un testament intellectuel et militant. Figure incontournable des luttes féministes sur le continent, la professeure incarne depuis des décennies un féminisme enraciné, critique et profondément humaniste.
Une voix africaine dans le concert mondial du féminisme
Chercheure au CNRS, enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et militante infatigable, Fatou Sow a œuvré à faire entendre la voix des femmes africaines dans les débats mondiaux sur les droits humains, la démocratie et les rapports de genre. Pour elle, le féminisme n’est pas une importation occidentale, mais une prise de conscience ancrée dans les réalités sociales et politiques du continent.
À travers ses écrits, ses conférences et ses engagements au sein de réseaux panafricains comme le Réseau des femmes africaines sociologues, anthropologues et chercheures (RAFAS), elle a contribué à déconstruire les stéréotypes sur les femmes africaines et à poser les jalons d’une démocratie au féminin, inclusive et porteuse de transformation.
Un héritage vivant
À une époque où les droits des femmes sont encore menacés, même dans les sociétés les plus avancées, le parcours de Fatou Sow est un appel à la vigilance et à la persévérance. Son féminisme est fait de savoir, de transmission et de résistance. Il est aussi fait d’espérance – celle d’un monde où les femmes ne seront plus l’exception mais la norme dans les espaces de décision, de savoir et de pouvoir.
Alors que les hommages se multiplient à travers le monde académique et militant, le nom de Fatou Sow rejoint ceux des grandes bâtisseuses de la pensée féministe africaine. Elle est de celles qui, à force de mots et de convictions, ont ouvert des brèches dans les murs du patriarcat.




