Robert Bourgi, ancien pilier influent de la France-Afrique, dénonce l’attitude de la France qu’il qualifie d’ingrate, notamment envers des figures comme Mobutu Sese Seko et Omar Bongo. Selon lui, malgré les services rendus à Paris, ces anciens chefs d’État africains ont été abandonnés dans les moments les plus critiques de leur vie.
Dans son livre « Ils savent que je sais tout. Ma vie en France-Afrique », Bourgi révèle avec précision des épisodes qu’il considère comme des preuves de cette ingratitude. L’un des cas marquants qu’il relate est celui de Mobutu Sese Seko, ancien président de l’actuelle République démocratique du Congo. Après avoir été renversé par les forces de Laurent-Désiré Kabila, Mobutu s’était exilé au Maroc. Gravement malade, il avait confié à Bourgi son souhait de venir en France pour se soigner.
Cependant, sa demande fut rejetée. Ni Jacques Chirac, alors président, ni Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Élysée, ni le Premier ministre Alain Juppé n’avaient donné suite à cet appel à l’aide. Mobutu est finalement décédé à Rabat, sans avoir pu bénéficier de l’assistance qu’il espérait de la France.
Bourgi revient également sur le cas d’Omar Bongo, ancien président gabonais, réputé pour son soutien généreux à la France. « Omar Bongo est mort dans une clinique à Barcelone, alors qu’il était auparavant suivi par les meilleurs médecins à l’Hôpital américain de Neuilly. À la fin, la France l’a ignoré », déplore Bourgi, soulignant le mépris dont il aurait été victime dans ses derniers jours.
Ces accusations, portées par une figure clé des relations franco-africaines, soulignent les tensions et les rancœurs historiques qui continuent de marquer ces relations complexes. Pour Bourgi, la France devrait s’interroger sur son propre comportement avant de qualifier les Africains d’ »ingrats », comme l’avait fait Emmanuel Macron lors d’une rencontre diplomatique.
L’histoire, conclut-il, est un miroir implacable.