Dans un interview accordé à télévision France 24, l’avocat Robert Bourgi a dévoilé les dessous de ses missions lorsqu’il était le conseiller officieux de l’Elysée pour l’Afrique et surtout dans les relations entre la Côte d’Ivoire et la France.
Robert Bourgi, a pointé du doigt la responsabilité de l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans la chute du régime Gbagbo en Côte d’Ivoire. A l’entame de son entrevue avec Marc Perelman, journaliste de France 24, celui qui se présente comme l’ami de Laurent Gbagbo, a remercié Perelman, pour l’opportunité qu’il lui a offert de laver sa conscience. « J’ai été l’acteur et le témoin de toutes les relations entre la France et la Côte d’Ivoire en ses ères terribles et difficiles. […] Quand, Laurent est tombé, qu’il a été conduit à la Haie, j’en ai beaucoup souffert. Personnellement et dans ma famille, j’en ai souffert terriblement.»
Il a affirmé qu’il s’est vu comme complice d’une trahison qui a conduit Laurent Gbagbo dans sa chute mais, il était contre cela. Dans ce interview, il déclare avoir vécu avec l’ancien président français, les derniers moments de la présidence de Gbagbo. « Les derniers moments de la présidence de Gbagbo, je les ai vécu avec Nicolas Sarkozy».
Pour Robert Bourgi, les choses se sont compliquées avec la tenue des élections. «Les choses se sont compliquées, les élections sont là, et Laurent avait gagné les élections. Nous savons qu’il en a gagné comme Jean Ping, les avait gagné en 2016 à Libreville. […] Le conseil constitutionnel a dit que c’était Laurent le vainqueur.» Robert Bourgi a affirmé qu’il avait tenté de convaincre Laurent Gbagbo de lancer le pouvoir sur la demande de Nicolas Sarkozy.
«Le président Sarkozy me fait venir à l’Elysée et il me dit, il va falloir que tu appelles ton ami Gbagbo et que tu lui dis d’accepter de partir, il aura son statut d’ancien Chef de l’État, 30 millions de francs CFA, voitures, escort et s’il veut, comme il est professeur d’histoire, je l’entrouvrait une chaîne, il pourra se déplacer à travers le monde. Je lui ai dit, il n’y a pas de problème. Il dit va dans le bureau de Claude et appel Gbagbo.J’ai appelé Laurent, l’aide de Camp, le colonel me l’a passé, Laurent Gbagbo m’a dit Bourgi, comment tu vas ? Je dis Laurent, ça fait des années qu’on se connait. Je te passe un message du président Sarkozy, je suis dans le bureau de Claude. Il te demande ceci, ceci, cela.»
Face à la demande de Nicolas Sarkozy, le président Gbagbo avait répondu à Robert Bourgi sans détour : « Tu dira à ton ami Sarkozy que je serai son Mugabe.» Cette réponse réponse de Gbagbo a été très mal perçu par Nicolas Sarkozy et à promis d’en finir avec lui.
« Je vais le vitrifier».
«Je suis allé dire à Sarkozy bon voilà comment ça s’est passé, j’en suis malheureux. Il a bondi de son fauteuil et puisque c’est ça, je vais le vitrifier. Je dis Nicolas, s’il te plaît plaît, le conseil constitutionnel l’a déclaré qu’il avait été élu. Il a dit je vais le vitrifier. J’ai un mandat et je vais faire. Et le lendemain ou le surlendemain, Laurent était tombé comme nous l’avons vu et su à la Haie.»