Le discours sur l’état de la Nation prononcé par le Président Faustin Archange Touadéra, le 28 décembre 2024, continue de susciter des débats sur ses intentions pour l’avenir.
Alors que le pays traverse une période de stabilité relative et d’importantes réformes, plusieurs hypothèses émergent quant à une éventuelle candidature pour un troisième mandat présidentiel.
Hypothèse d’une continuité pour consolider les acquis
Dans son discours, Faustin Archange Touadéra a longuement insisté sur les avancées réalisées depuis son arrivée au pouvoir en 2016 : restauration de la sécurité, relance économique, et réformes institutionnelles. Ces progrès, bien que significatifs, restent fragiles. L’hypothèse d’un troisième mandat pourrait être justifiée par le besoin de continuité pour consolider ces acquis, notamment dans les secteurs clés comme la sécurité et le développement des infrastructures. Pour ses partisans, un départ prématuré pourrait compromettre la dynamique engagée, surtout dans un contexte où le pays est encore confronté à des défis majeurs, tels que les effets du changement climatique et la lutte contre la corruption.
Hypothèse d’une transition démocratique supervisée
Une autre hypothèse envisage que le Président Touadéra pourrait se positionner comme un garant d’une transition politique apaisée. Fort de son rôle dans la stabilisation du pays, il pourrait initier un processus visant à préparer un successeur tout en assurant que les réformes mises en place soient poursuivies. Cette approche permettrait de préserver son héritage tout en évitant les tensions liées à une prolongation controversée de son mandat. Cependant, cette hypothèse pourrait être remise en question par l’absence, à ce jour, d’un successeur clairement désigné ou préparé au sein de son camp politique.
Hypothèse d’une réforme constitutionnelle favorable
La nouvelle Constitution adoptée en 2023, qui marque le début de la 7e République, pourrait contenir des dispositions permettant au Président de briguer un troisième mandat. Si cette hypothèse se confirme, elle serait juridiquement fondée, mais politiquement sensible. Touadéra pourrait s’appuyer sur cette légitimité constitutionnelle pour justifier sa candidature tout en mettant en avant les besoins pressants du pays en termes de leadership stable. Cependant, cette option risque de diviser l’opinion publique et de raviver les tensions politiques, notamment avec les partis d’opposition.
Hypothèse d’un retrait stratégique
Enfin, le Président pourrait choisir de se retirer à l’issue de son mandat actuel, tout en continuant à jouer un rôle d’influence au sein des institutions nationales ou régionales. Ce scénario lui permettrait de préserver son image de leader qui a su relever la RCA tout en évitant d’éventuelles crises liées à une candidature controversée. Ce retrait stratégique pourrait également ouvrir la voie à une nouvelle génération de dirigeants tout en maintenant une continuité politique à travers ses alliés.
Une décision très attendue
Si Faustin Archange Touadéra n’a pas explicitement annoncé ses intentions pour 2025, les hypothèses autour d’un éventuel troisième mandat révèlent les enjeux politiques et institutionnels actuels en République Centrafricaine. Quelle que soit sa décision, elle aura un impact majeur sur l’avenir du pays, tant au niveau national qu’international.
Dans les mois à venir, les déclarations et actions du Président seront scrutées de près, alors que le peuple centrafricain et la communauté internationale attendent avec impatience de savoir quelle direction prendra la RCA.
Auteur: Aymard Guinon