Dans un tournant diplomatique majeur, la République démocratique du Congo et la République du Rwanda ont conclu ce 18 juin 2025 un accord de paix provisoire, visant à mettre un terme aux hostilités liées à la guerre du M23 dans l’Est de la RDC. Le document a été paraphé à l’issue de trois jours de négociations intenses, sous l’œil vigilant des États-Unis, garants et médiateurs du processus.
La cérémonie de signature technique s’est déroulée en présence de la sous-secrétaire d’État américaine aux Affaires politiques, Allison Hooker, qui a salué une avancée « cruciale pour la stabilité régionale ». L’accord aborde des volets politiques, sécuritaires et économiques, traduisant la volonté commune de Kinshasa et Kigali de désamorcer un conflit qui a provoqué des milliers de morts et déplacé des millions de civils ces dernières années.
Une signature politique attendue
L’étape décisive de la signature officielle interviendra le 27 juin prochain, sous l’égide du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays y apposeront leurs signatures, marquant l’engagement formel des deux capitales à respecter les termes de l’accord.
Les enjeux de la paix
La guerre du M23, relancée en 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, a cristallisé les tensions entre Kinshasa et Kigali, accusé par la RDC et de nombreux rapports onusiens de soutenir militairement les rebelles. Kigali a toujours nié ces accusations, dénonçant en retour la présence sur le sol congolais des FDLR, groupe armé hostile au Rwanda.
L’accord signé prévoit notamment :
- Un cessez-le-feu bilatéral vérifié par des observateurs internationaux ;
- Le retrait progressif des groupes armés et la sécurisation des zones occupées ;
- La relance des échanges commerciaux frontaliers et la coopération sécuritaire ;
- Une commission conjointe de suivi et d’évaluation.
L’implication américaine
L’implication active de Washington témoigne de l’intérêt stratégique des États-Unis pour la stabilité de la région des Grands Lacs. « Cette entente ne met pas fin à tous les différends, mais elle établit une base solide pour reconstruire la confiance », a déclaré Allison Hooker.
Reste désormais à voir si les acteurs armés sur le terrain, notamment les factions du M23, adhéreront à la dynamique de paix, et si les États concernés honoreront leurs engagements au-delà des signatures.
Alors que l’Est congolais aspire à sortir de décennies de violence, cet accord ouvre une fenêtre d’espoir fragile mais essentielle pour des millions de civils pris au piège d’un conflit transfrontalier complexe.