Société : La fréquentation des débits de boissons par les élèves, un phénomène inquiétant au Tchad

De plus en plus d’élèves tchadiens sont attirés par les débits de boissons, un phénomène qui inquiète autant les parents que les autorités éducatives. Bars, maquis et autres buvettes se multiplient à proximité des établissements scolaires, devenant des lieux de rassemblement pour des jeunes encore en âge de scolarité.

Un phénomène en pleine expansion

Il suffit de faire un tour autour des lycées et collèges de N’Djamena ou dans d’autres grandes villes du pays pour constater l’ampleur du phénomène. À la sortie des classes, certains élèves, souvent en uniforme, se dirigent vers ces établissements où ils consomment de l’alcool et d’autres substances. « C’est devenu un lieu de détente pour nous après les cours », confie un lycéen sous couvert d’anonymat.

Les week-ends et les jours fériés, l’affluence est encore plus importante. Ces lieux sont parfois ouverts dès la matinée et accueillent des jeunes qui, au lieu de réviser leurs leçons, préfèrent passer du temps à boire et à s’amuser.

Des conséquences alarmantes

Les effets de cette fréquentation précoce des débits de boissons ne sont pas anodins. Les enseignants signalent une baisse du rendement scolaire chez certains élèves touchés par cette habitude. « Nous avons remarqué que plusieurs d’entre eux arrivent en classe fatigués ou désorientés, incapables de suivre les cours », déplore un professeur du lycée Félix Éboué.

L’alcoolisme précoce expose aussi ces jeunes à d’autres dérives : violences, consommation de drogues, grossesses précoces et même abandon scolaire. Les parents, souvent démunis face à la situation, s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. « Nous envoyons nos enfants à l’école pour qu’ils aient un avenir meilleur, mais ces débits de boissons détruisent leur avenir », se lamente une mère de famille.

Que font les autorités ?

Face à cette montée inquiétante, les autorités tchadiennes tentent de réagir. Certaines municipalités ont pris des mesures pour interdire l’implantation de débits de boissons à proximité des écoles. Des campagnes de sensibilisation sont également organisées dans les établissements scolaires pour alerter les jeunes sur les dangers de l’alcool.

Cependant, ces actions restent insuffisantes. L’absence de contrôle rigoureux et la complicité de certains tenanciers, qui acceptent de servir de l’alcool à des mineurs, rendent difficile l’application des réglementations en vigueur. « Les lois existent, mais elles ne sont pas appliquées », regrette un activiste de la société civile.

Un appel à une action collective

Pour lutter efficacement contre ce fléau, plusieurs acteurs appellent à une action collective impliquant les autorités, les parents et les éducateurs. « Il faut des mesures plus strictes contre les tenanciers qui vendent de l’alcool aux mineurs, mais aussi une sensibilisation accrue des élèves sur les dangers de cette pratique », plaide un responsable d’une association de protection de la jeunesse.

En attendant, la fréquentation des débits de boissons par les élèves continue d’inquiéter et pose un véritable défi pour l’éducation et l’avenir de la jeunesse tchadienne. Une mobilisation générale s’impose pour inverser la tendance avant qu’il ne soit trop tard.

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