L’arrestation de l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra continue de faire grand bruit sur la scène internationale. Dans un communiqué de presse publié ce 21 mai, le prestigieux cabinet d’avocats français Bourdon & Associés annonce son entrée en lice pour défendre le leader de l’opposition, qualifiant la procédure judiciaire engagée contre lui de « totalement politique ».
Les avocats parisiens, emmenés par William Bourdon et Vincent Brengarth, déclarent avoir été saisis pour se constituer aux côtés de leurs confrères tchadiens. Ils s’engagent à « prendre toutes les initiatives nécessaires visant à obtenir la libération de leur client et sa mise hors de cause ».
Succès Masra, figure de proue de l’opposition au Tchad et président du parti Les Transformateurs, a été interpellé le 16 mai 2025. Il a été auditionné par la police judiciaire avant d’être présenté au procureur de la République, qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire. Inculpé par un juge d’instruction, il a été placé en détention provisoire.
Le cabinet Bourdon & Associés dénonce fermement l’absence de preuves à l’appui des accusations portées contre M. Masra. « Il n’a jamais encouragé la moindre violence », martèlent les avocats. Pour eux, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une manœuvre destinée à écarter un opposant politique de premier plan.
Face à cette situation, les avocats annoncent des actions concrètes : la constitution d’un pool international d’avocats ; la saisine du Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire, du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et d’autres instances européennes ; l’alerte de diverses ONG sur « l’extrême gravité de cette arrestation ».
En conclusion, le cabinet appelle la communauté internationale à se mobiliser face à ce qu’il considère comme une procédure arbitraire et politisée, affirmant que « sans l’ombre d’un doute », cette arrestation vise à éliminer un opposant majeur.
Alors que le climat politique tchadien reste tendu à la suite de l’élection présidentielle controversée de mai 2025, cette prise de position juridique de haut niveau pourrait accentuer la pression sur les autorités de N’Djamena.



