Mercredi 23 avril 2025, la salle des banquets de la Croix-Rouge a accueilli bien plus qu’une réunion de routine. C’était la première session statutaire du Comité National de Lutte contre le Sida pour cette année, présidée par le Ministre de la Santé Publique, Dr Malachie Manaouda, figure de proue d’une lutte de longue haleine contre le VIH/Sida au Cameroun.
2030 : l’objectif est clair. Mettre le virus sous contrôle, conformément à l’agenda mondial. Et si les défis sont nombreux, les avancées ne manquent pas non plus. Le ton est donné : engagement, résilience et innovation.
En 2024, deux millions de personnes ont été dépistées, révélant un taux de séropositivité de 2,3 % dans la routine. Des milliers de préservatifs ont été distribués aux travailleuses du sexe, au cœur des stratégies de prévention. Autre avancée majeure : le passage à un algorithme de test à trois niveaux, désormais norme mondiale, qui permet de mieux détecter le virus et plus tôt. Le Cameroun y a gagné une reconnaissance internationale.
Côté jeunesse, le programme Pediatric Surge a transformé la donne pour les enfants et adolescents, facilitant leur dépistage, leur mise sous traitement et leur suivi. Une prouesse dans un contexte complexe.
Mais l’enthousiasme n’efface pas la réalité : coinfections non couvertes, désinformation galopante, manque d’intrants, baisse des financements internationaux… La route reste semée d’embûches. Depuis la suspension de l’aide américaine, le Cameroun a enclenché un plan de mitigation pour garantir la continuité des services.
Face à cela, le ministre appelle à l’unisson : partenaires, société civile, citoyens, tous sont conviés à renforcer les rangs pour que le droit à la santé devienne une réalité durable.
Car au-delà des chiffres et des stratégies, il s’agit d’une bataille pour des vies. Et le Cameroun refuse de lâcher prise.