L’Union européenne a franchi un nouveau cap dans son soutien financier à l’Ukraine. Mercredi, Bruxelles a validé l’octroi d’un prêt de 4 milliards d’euros, soit environ 4,7 milliards de dollars, directement issus des actifs russes gelés sur son territoire, a annoncé le ministère ukrainien des Finances.
Ce financement s’inscrit dans le cadre de l’initiative du G7 pour l’accélération de l’utilisation des recettes extraordinaires générées par les avoirs russes immobilisés depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. Les fonds viennent désormais grossir le budget de l’État ukrainien.
Selon Kyiv, cette enveloppe sera orientée vers trois priorités : le secteur social, afin de soutenir les populations fragilisées par le conflit ; les besoins de défense, dans un contexte de combats toujours intenses ; les efforts de redressement et de reconstruction du pays, partiellement ravagé par plus de trois ans de guerre.
Moscou dénonce un « vol »
La réaction du Kremlin n’a pas tardé. Par la voix de son porte-parole Dmitri Peskov, Moscou a qualifié la décision européenne de « saisie illégale » et de « vol pur et simple ».
« Ce sont des projets de saisie illégale de biens russes. En russe, nous appelons cela tout simplement du vol », a déclaré Peskov à la presse, ajoutant que la Russie entendait poursuivre en justice tout État ou organisation impliqué dans la mobilisation de ses actifs.
Le Kremlin a également mis en garde les Européens contre un retour de flamme pour leurs propres investissements et dépôts financiers.
Un enjeu diplomatique et financier
La question de l’utilisation des avoirs russes gelés, estimés à plus de 300 milliards de dollars à travers le monde, demeure hautement sensible. Les pays du G7, soutenus par l’UE, cherchent à transformer ces fonds en leviers pour soutenir Kyiv, tout en évitant une rupture brutale avec le droit international.
Pour l’Ukraine, qui fait face à un déficit budgétaire chronique et des besoins massifs de financement, ces 4 milliards d’euros représentent une bouffée d’oxygène indispensable.
Mais pour Moscou, cette décision accentue l’affrontement économique avec l’Occident, en plus de la confrontation militaire déjà en cours.