La capitale ukrainienne a été la cible d’une attaque russe d’une ampleur rare à la veille d’une rencontre diplomatique très attendue entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump. Dans la nuit du 26 au 27 décembre, Kiev a subi un pilonnage massif combinant missiles et drones, selon les informations rapportées par The Kyiv Independent.
Les frappes ont débuté peu avant 2 heures du matin, avec le lancement simultané de missiles hypersoniques Kinzhal, de missiles balistiques Iskander et de missiles de croisière Kalibr. Les attaques se sont poursuivies tout au long de la nuit par des vagues de drones, maintenant la capitale sous alerte aérienne pendant près de dix heures, jusqu’à la fin de la matinée. À peine l’alerte levée, une nouvelle offensive a visé Kiev à la mi-journée, prolongeant l’angoisse des habitants jusqu’en début d’après-midi.
Selon les autorités ukrainiennes, les frappes visaient prioritairement des infrastructures énergétiques stratégiques. Le bilan provisoire fait état d’au moins deux morts, d’une trentaine de blessés et de plus d’un million de foyers privés d’électricité, aggravant une situation déjà critique en plein cœur de l’hiver. Moscou a par ailleurs revendiqué la prise de Myrnograd, dans l’oblast de Donetsk, ainsi que celle de Gouliaïpolé, dans la région méridionale de Zaporijjia.
Pour les observateurs, ces attaques s’inscrivent dans une stratégie de long terme. The Washington Post souligne que la Russie cible depuis des mois les infrastructures énergétiques ukrainiennes afin d’affaiblir l’économie et de briser la résilience de la population durant les périodes les plus froides de l’année. Des coupures de courant programmées, auxquelles se sont ajoutées des interruptions d’urgence après les dernières frappes, rythment désormais le quotidien de nombreuses régions, y compris Kiev.
Sur le plan politique, le message envoyé par Moscou est jugé sans équivoque par Kiev. « Ces frappes montrent que la Russie ne veut pas mettre fin à la guerre », a déclaré Volodymyr Zelensky, peu avant de quitter l’Ukraine pour une escale à Halifax, où il s’est entretenu avec le Premier ministre canadien Mark Carney. Le président ukrainien devait ensuite se rendre en Floride pour une rencontre annoncée avec Donald Trump, dans un contexte où la diplomatie se heurte à la poursuite implacable des opérations militaires sur le terrain.
