Tunisie : des étudiants expulsent des professeurs français accusés de soutien à Israël

Un incident survenu à l’Université de la Manouba, en banlieue de Tunis, vient jeter une ombre sur la coopération universitaire entre la Tunisie et la France. Des étudiants ont interrompu une session académique et exigé le départ immédiat de plusieurs professeurs français, les accusant de soutenir la politique israélienne au détriment du peuple palestinien.

Ces enseignants faisaient partie d’un programme de coopération entre institutions universitaires des deux pays, visant à promouvoir les échanges pédagogiques et scientifiques. Leur venue à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de la Manouba devait donner lieu à des conférences et ateliers ouverts aux étudiants tunisiens.

Mais l’ambiance a vite tourné à la tension. Un groupe d’étudiants, certains brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans de solidarité avec Gaza, ont interrompu les cours pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « collaboration académique inacceptable » avec des figures supposément proches d’idéologies pro-israéliennes. La protestation s’est conclue par le départ forcé des universitaires français, sous la pression des manifestants.

« Nous ne pouvons pas accueillir sur notre campus ceux qui, directement ou indirectement, justifient l’occupation et les crimes commis à Gaza », a déclaré un étudiant impliqué dans l’action, sous couvert d’anonymat.

Pour l’instant, les autorités universitaires n’ont pas officiellement réagi à l’incident, mais selon des sources internes, des discussions sont en cours entre les responsables tunisiens et français pour évaluer les suites à donner à cet événement.

Cet incident intervient dans un contexte de fortes tensions internationales liées au conflit israélo-palestinien, qui suscite une vive mobilisation dans de nombreux pays, notamment dans le monde arabe. En Tunisie, la solidarité avec la Palestine est particulièrement ancrée, tant au niveau populaire qu’institutionnel.

Des voix s’élèvent toutefois pour appeler au calme et au respect du dialogue académique. Certains enseignants tunisiens estiment qu’un tel geste pourrait nuire à l’image de l’université et à la liberté d’expression, même dans un cadre de désaccord politique. L’ambassade de France en Tunisie n’a pas encore commenté l’affaire.

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