Le 6ᵉ Forum Femmes, Paix et Sécurité (WPS) de l’Union africaine s’est ouvert ce matin à Tunis avec un message fort du président de la Commission de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf, qui a exhorté les États membres à renforcer la protection des femmes et à accélérer la mise en œuvre des engagements continentaux en matière de paix et de droits humains. Intervenant par visioconférence, il a tracé les grandes priorités d’un sommet de deux jours consacré aux défis persistants auxquels font face les femmes africaines dans les contextes de crise.
Dans son allocution, M. Youssouf a salué le leadership de la Tunisie pour l’organisation du forum, ainsi que les contributions exemplaires de deux figures majeures du continent : l’ancienne présidente éthiopienne, Sahle-Work Zewde, et l’ancienne cheffe d’État du Malawi, Joyce Banda, toutes deux reconnues pour leur engagement en faveur de la paix et de l’égalité.
Le président de la Commission a souligné que, malgré les transitions politiques instables, la montée de l’extrémisme violent et les chocs climatiques, la résilience des femmes demeure « le socle de la paix et de la stabilité » en Afrique. Il a rendu hommage aux femmes du Soudan, des Grands Lacs et du Sahel, confrontées à la violence, au déplacement et à l’insécurité persistante.
Coïncidant avec la période des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, son message a rappelé que la lutte contre les violences faites aux femmes « ne doit pas être un engagement saisonnier mais une responsabilité quotidienne ». Il a salué la décision du G20, sous leadership sud-africain, de qualifier les violences envers les femmes et les filles de « catastrophe mondiale », une avancée en parfaite cohérence avec la nouvelle Convention de l’UA sur l’élimination de ces violences.
M. Youssouf a appelé avec insistance les États membres à ratifier rapidement ce texte pionnier : « Cette Convention n’est pas seulement une obligation juridique ; c’est un impératif politique et moral pour garantir la protection, la justice et la redevabilité envers les femmes et les filles de notre continent. »
Réaffirmant la solidité des cadres normatifs africains du Protocole de Maputo à la Déclaration solennelle sur l’égalité de genre, il a également accueilli la nouvelle Envoyée spéciale de l’UA pour les Femmes, la Paix et la Sécurité, Amb. Liberata Mulamula. Il a promis une collaboration étroite avec les États membres ainsi qu’avec des plateformes telles que FemWise-Africa et le Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN) afin de produire des résultats concrets et mesurables.
Le Forum de Tunis devrait aboutir à de nouvelles orientations et engagements pour renforcer la participation des femmes dans les processus de paix et consolider les efforts continentaux contre les violences basées sur le genre.




