Lors de son point de presse hebdomadaire du 4 juin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a de nouveau fustigé l’Ukraine et ses alliés occidentaux, les accusant de sabotage, d’attaques contre des civils, et de propagande autour du conflit en cours. Ses propos surviennent dans un contexte de tensions accrues, marquées par une série d’explosions meurtrières sur le territoire russe et un climat diplomatique particulièrement tendu à l’approche de nouvelles négociations internationales.
Un attentat ferroviaire meurtrier pointé du doigt
L’un des éléments les plus graves évoqués concerne l’explosion d’un pont ferroviaire dans la région de Briansk le 31 mai dernier. Selon les autorités russes, l’attaque, qualifiée d’acte terroriste, visait un train de passagers reliant Klimov à Moscou. Le bilan est lourd : 7 morts et 118 blessés, dont 4 enfants, certains dans un état critique.
Le Comité d’enquête russe affirme que les responsables de cette attaque ainsi que d’autres sabotages dans les régions de Briansk et de Koursk auraient agi « sur instruction du régime de Kiev », renforçant la rhétorique accusatrice du Kremlin envers l’Ukraine, qu’il accuse d’avoir recours à des méthodes terroristes avec le soutien de ses alliés occidentaux.
Multiplication des attaques contre des civils
Zakharova a également détaillé d’autres incidents imputés à l’armée ukrainienne. Le 28 mai, un homme aurait été tué à Zvannoïe après avoir ramassé un objet piégé sur la route. Le lendemain, un hôpital aurait été visé à Korenevo. Le 31 mai, ce sont des habitations civiles à Rylsk et dans le district de Lgov qui auraient été la cible de drones, faisant 14 blessés, dont 4 enfants.
Ces événements alimentent un discours accusateur visant à dépeindre les forces ukrainiennes comme responsables de violences délibérées contre les populations civiles russes. Le Comité d’enquête évoque un lourd bilan : 313 morts et 794 blessés, dont 26 enfants, dans les régions touchées par les frappes et incursions.
Contre-offensive narrative sur les enfants déplacés
Face aux accusations internationales portant sur la déportation présumée de milliers d’enfants ukrainiens, la diplomatie russe maintient sa ligne de défense. « Il n’y a jamais eu 20 000 enfants enlevés », a déclaré Maria Zakharova, rejetant les allégations de Kiev et les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre des responsables russes.
Selon Moscou, ces enfants auraient été évacués de zones de combat « pour les protéger des bombardements ukrainiens ». Cette déclaration s’inscrit dans la campagne antifake du Kremlin, qui cherche à inverser l’accusation en affirmant que la Russie agit en sauveuse d’enfants menacés par la guerre.
La mer Noire, nouvel épicentre géopolitique
Enfin, Zakharova a critiqué avec virulence la nouvelle stratégie de l’Union européenne pour la région de la mer Noire, présentée fin mai par Bruxelles. D’après elle, l’UE chercherait à marginaliser la Russie en développant des corridors logistiques alternatifs et en renforçant sa présence militaire sous prétexte de défendre la liberté de navigation.
Elle dénonce une tentative de « politisation des infrastructures » et accuse les institutions européennes de transformer les projets de coopération régionale en instruments de confrontation. Un avertissement clair aux pays de la région qui, selon Moscou, seraient poussés à se détourner d’une politique indépendante sous la pression de l’UE.
Une rhétorique musclée sur fond de guerre prolongée
Les déclarations de Maria Zakharova confirment la persistance d’un narratif russe agressif, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières. Elles traduisent la volonté du Kremlin de maintenir la pression sur Kiev tout en cherchant à discréditer l’implication occidentale dans la gestion du conflit.
Alors que la guerre en Ukraine s’enlise, ces prises de parole illustrent une radicalisation du discours officiel russe, qui mélange dénonciations humanitaires, accusations de terrorisme et préoccupations géostratégiques. Une stratégie qui vise à rallier l’opinion intérieure et à dissuader toute avancée diplomatique occidentale sur les dossiers sensibles.
Trace Infos continuera de suivre les évolutions de ce conflit aux ramifications multiples.