À l’issue du mois sacré du Ramadan, le Tchad connaît une revitalisation notable de son activité économique. Les marchés, les commerces et les secteurs clés tels que l’agriculture et les services affichent un regain d’énergie, marquant une période cruciale pour la relance après les défis des derniers mois.
Une consommation en hausse
Les festivités de l’Aïd el-Fitr ont donné un coup de pouce significatif à la consommation. Les marchés de N’Djamena, comme celui de Chagoua ou de Walia, ont connu une affluence record, avec une demande accrue en produits alimentaires, vêtements et biens de première nécessité. ‹‹Les ventes ont doublé par rapport à la période pré-Ramadan››, confie Mahamat, un commerçant de tissus au quartier Moursal. Le secteur agroalimentaire, essentiel pour l’économie tchadienne, profite également de cette dynamique. Les éleveurs et agriculteurs voient leurs revenus augmenter grâce aux achats massifs pour les repas de fête.
Relance des investissements et des projets publics
Le gouvernement tchadien mise sur cette période pour accélérer certains projets économiques, notamment dans les infrastructures et l’énergie. Des discussions sont en cours pour relancer des partenariats public-privé, en particulier dans le domaine des transports et de l’agriculture irriguée, deux piliers pour réduire la dépendance aux importations. ‹‹La fin du Ramadan coïncide avec le début de la saison des pluies, une période clé pour les agriculteurs. Nous devons saisir cette opportunité pour stimuler la production locale››, explique un responsable du ministère de l’Économie.
Défis persistants
Malgré cet optimisme, des obstacles subsistent. L’inflation, bien que ralentie, pèse encore sur le pouvoir d’achat des ménages. Par ailleurs, les coupures d’électricité fréquentes et les difficultés d’accès au crédit pour les petites entreprises limitent la croissance. Les experts appellent à des réformes structurelles pour pérenniser cette reprise, notamment une meilleure gestion des ressources naturelles et un appui accru aux PME, moteurs de l’emploi.
Perspectives encourageantes
Si les indicateurs économiques post-Ramadan sont positifs, les mois à venir seront déterminants. Avec une conjoncture internationale encore instable, le Tchad devra compter sur ses propres forces pour maintenir cette dynamique. Pour l’heure, l’ambiance est à l’espoir : les familles renouent avec les dépenses, les entreprises relancent leurs activités, et le pays semble tourné vers une nouvelle phase de développement.