Le Programme national de lutte contre la lèpre et la leishmaniose, en collaboration avec l’ONG MECL, a lancé ce matin à Abou-Deïa une session de formation dédiée au diagnostic précoce de la lèpre. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique de renforcement des capacités des agents de santé face à une maladie toujours endémique dans certaines régions du Tchad, notamment la province du Salamat.
Présidée par le coordonnateur du programme, Dr Youssouf Saleh Mahamat, la cérémonie d’ouverture a permis de souligner les enjeux persistants de la lutte contre cette maladie infectieuse chronique. Il a rappelé que la délégation de la Santé publique et de la Prévention du Salamat fait partie des zones les plus touchées par la lèpre, mais aussi par d’autres affections dermatologiques telles que la leishmaniose cutanée et viscérale.
« La chaîne de contamination reste très active au sein des communautés, et de nombreux cas suspects échappent encore à la vigilance des prestataires de soins », a déclaré Dr Mahamat, insistant sur l’importance d’un diagnostic précoce pour enrayer la propagation.
La lèpre, causée par un bacille acido-alcoolo-résistant, demeure une maladie stigmatisante. Or, la stratégie mondiale de lutte adoptée vise un objectif ambitieux : parvenir à « zéro lèpre » d’ici 2030. Cette approche repose sur quatre piliers majeurs : la mise en œuvre de feuilles de route nationales pour l’élimination de la lèpre, la prévention et la détection active des cas, la prise en charge médicale des malades et la lutte contre la stigmatisation.
La formation, qui s’étendra sur plusieurs jours, regroupe des agents issus des différents districts sanitaires de la province du Salamat. Elle vise à doter ces professionnels de compétences accrues pour identifier les signes précoces de la maladie et agir rapidement, réduisant ainsi les risques de transmission et les conséquences invalidantes.
Ce renforcement de capacités s’inscrit dans un engagement plus large en faveur de la santé communautaire et de l’amélioration du bien-être des populations vulnérables. Les organisateurs espèrent qu’à travers cette formation, une nouvelle dynamique sera impulsée dans la lutte contre la lèpre au Tchad.