Tchad : Un atelier pour lutter contre les flux financiers illicites dans les ressources naturelles

À N’Djamena, un atelier de formation sur les flux financiers illicites (FFI) et les prêts garantis par les ressources naturelles (RBL) s’est ouvert ce mardi 22 juillet 2025 à l’hôtel Radisson Blu. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet GONAT (Gestion des Ressources Naturelles pour une Résilience Économique Accrue dans les Pays Fragiles et en Transition).

Prévu jusqu’au 25 juillet, l’événement réunit des experts, des représentants des ministères, des institutions financières et des partenaires techniques. L’objectif est de renforcer les capacités nationales dans la lutte contre les FFI et de promouvoir une gestion plus transparente des ressources naturelles.

Le projet GONAT est mis en œuvre par la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le gouvernement du Tchad, le Centre africain de gestion et d’investissement des ressources naturelles (ECNR) et le cabinet Rand Sandton Consulting Group. Il concerne également cinq autres pays : la République centrafricaine, la RDC, le Mozambique, la Sierra Leone et le Zimbabwe.

Dans son discours, Claude N’kodia, Responsable Pays par intérim de la BAD, a indiqué que GONAT s’aligne sur le Plan d’action 2025–2029 de la Banque, qui mise sur la bonne gouvernance et la facilitation des investissements. Il a précisé que le projet est aussi cohérent avec la Stratégie décennale 2024–2034 de la BAD et la Stratégie pays du Tchad, dont le premier pilier concerne le développement des infrastructures.

Selon lui, cette session permettra non seulement de former les acteurs nationaux mais aussi d’augmenter les ressources intérieures du pays. Il a souligné l’importance de maîtriser les flux financiers liés aux ressources naturelles pour asseoir une croissance plus robuste et inclusive.

Le Dr Adeleke Salami, représentant de l’Institut africain de développement (ECAD), a rappelé que l’Afrique perd chaque année entre 90 et 100 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites. Il a précisé que ces pertes sont trois fois supérieures à la somme des investissements directs étrangers, de l’aide publique au développement, des flux de portefeuille et des transferts de fonds reçus en 2022.

Il a ajouté que si l’on compare les FFI aux seuls investissements directs étrangers, le montant perdu équivaut à plus de dix fois ce que le continent a reçu la même année. Pour lui, ces chiffres montrent l’urgence d’agir.

Selon Dr Salami, pour que les ressources naturelles profitent réellement aux économies africaines, les pays riches en ressources doivent prendre des mesures concrètes. Il a affirmé que le projet GONAT a été conçu pour répondre à ce défi, et que l’ECAD est fier d’y contribuer activement.

Cet atelier vise à poser les bases d’une meilleure gestion des ressources naturelles au Tchad. Il permettra aux participants de maîtriser les mécanismes de suivi des flux financiers, d’évaluer les risques liés aux prêts adossés aux ressources et de proposer des solutions adaptées.

En luttant contre les pertes financières et en améliorant la transparence dans la gestion des ressources, le projet GONAT entend renforcer la souveraineté budgétaire des pays concernés et promouvoir un développement plus durable.

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