Le 28 février 2024, Yaya Dillo, farouche opposant au régime et leader du Parti Socialiste sans Frontières (PSF), trouvait la mort lors d’un assaut militaire contre son quartier général. Accusé d’être impliqué dans l’attaque du siège de l’Agence nationale de la Sécurité de l’État (ANSE), il a été abattu dans des circonstances qui restent floues. Dès le lendemain, les autorités ont rasé le siège du PSF à l’aide de bulldozers, effaçant toute trace potentielle pouvant servir à l’enquête.
Si le gouvernement avait annoncé l’ouverture d’une enquête impartiale et de type international pour faire la lumière sur cet événement tragique, force est de constater qu’un an après, aucune avancée significative n’a été enregistrée. L’opposition, les partisans de Yaya Dillo et les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent un silence judiciaire et un manque total de transparence.
Pour ces derniers, l’absence de progrès dans l’enquête alimente les soupçons d’une exécution politique orchestrée pour réduire au silence une voix critique du pouvoir. « L’État avait promis des investigations indépendantes, mais aujourd’hui, nous n’avons ni rapport, ni responsable identifié, ni justice », dénonce un membre du PSF.
Alors que la transition politique au Tchad est censée s’orienter vers des élections démocratiques, cette affaire soulève de nombreuses interrogations sur l’engagement réel des autorités envers la justice et l’État de droit. En attendant, l’ombre de Yaya Dillo continue de planer sur le paysage politique tchadien, et ses partisans réclament toujours vérité et justice.
