Le silence d’un bureau peut parfois en dire long. Voilà trente jours que celui du Président du parti Les Transformateurs, Succès Masra reste désespérément vide. Trente jours que son fauteuil ne grince plus, que sa table ne porte plus les piles de dossiers qui esquissaient un avenir meilleur pour le Tchad. Et pourtant, dans ce vide apparent, une clameur enfle : celle d’un peuple qui refuse l’oubli et qui réclame, avec vigueur, la libération de « l’homme du peuple ».
Depuis l’enlèvement et la détention provisoire de Succès Masra, les réseaux sociaux se sont transformés en tribunes de solidarité et d’indignation. À travers les hashtags #30JoursDeTrop et #LibérezSuccèsMasra, citoyens, militants et sympathisants relaient leur attachement à celui qui incarnait, à leurs yeux, un espoir de justice, d’égalité et de réconciliation nationale. Si le bureau de l’ex- Premier ministre de transition est vide, c’est dans le cœur de.ses militants et Tchadiens que son rêve de dignité collective continue de vivre.
Au-delà du symbole, l’absence de Succès Masra soulève de nombreuses interrogations sur l’état de la gouvernance et des libertés démocratiques au Tchad. Le silence des autorités, contrastant avec la ferveur populaire, ne fait qu’amplifier les tensions et raviver les blessures d’une nation en quête de stabilité. À Bangui comme à N’Djamena, l’écho de cette attente dépasse désormais les murs du palais : c’est toute une génération qui aspire à un changement, à une voix qui ne soit pas bâillonnée.
En attendant son retour, les partisans de Masra promettent de tenir la flamme allumée. Car si un bureau peut se vider, l’espoir, lui, ne se range pas.