Tchad – Pahimi Padacké Albert dénonce : “5e République, libertés confisquées, dictature assumée”

Publiée sur sa page Facebook ce 2 novembre 2025, la déclaration du président du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens – Le Réveil (RNDT-Le Réveil), Pahimi Padacké Albert, fait grand bruit dans le paysage politique tchadien. L’ancien Premier ministre y dénonce avec virulence ce qu’il qualifie de “recul alarmant de la démocratie tchadienne” sous la Cinquième République, accusant le pouvoir d’avoir “confisqué les libertés” et “étouffé l’expression plurielle”.

Un espace politique “étouffé par la répression”

Selon Pahimi Padacké Albert, la situation politique actuelle se caractérise par une répression accrue et une restriction systématique de la liberté d’expression. “Chacun sait que la démocratie tchadienne connaît un recul alarmant sous la 5ᵉ République. L’espace d’expression politique, déjà fragilisé, se trouve désormais étouffé par le refus systématique des lieux de réunion publiques aux partis d’opposition”, écrit-il.

Il accuse le gouvernement d’avoir fermé les principales salles publiques de la capitale, privant ainsi les partis politiques, les organisations de la société civile et les jeunes d’espaces d’échanges et de débats.

La plus grande salle publique : “symbole d’une démocratie bâillonnée”

L’ancien chef du gouvernement prend pour premier exemple la plus grande salle publique de N’Djamena, d’une capacité de 1 500 places, fermée depuis le début de l’année 2025. Située au Palais de la Démocratie et désormais attribuée au Sénat, la salle reste inoccupée, selon lui. “Sans être utilisée par le Sénat et sans justification, cette salle est fermée au public pour étouffer l’expression plurielle. Elle ne sent plus que la moisissure aujourd’hui”, déplore-t-il, voyant dans cette fermeture “le symbole d’une démocratie bâillonnée”.

La deuxième grande salle : trois ans de fermeture arbitraire

La deuxième grande salle publique, pouvant accueillir environ 1 000 personnes, serait également inaccessible depuis trois ans, officiellement parce que le bâtiment a été affecté à la direction générale de la police. “Fermée, cette salle est aujourd’hui en moisissure avancée”, dénonce Pahimi Padacké, parlant d’une “fermeture arbitraire” qui illustre “la dérive autoritaire du régime”.

La troisième grande salle : une coïncidence jugée “trop flagrante”

Le dirigeant du RNDT-Le Réveil évoque aussi la fermeture récente d’une troisième salle, située dans l’actuel Hôtel des Affaires étrangères. D’après lui, une note officielle du 15 novembre 2025 annonce la fermeture de cet espace au public, quelques jours seulement après que son parti a adressé une demande d’autorisation pour y organiser son congrès à partir du 28 novembre.

“Coïncidence vraiment ?”, interroge-t-il, avant de s’indigner : “Comment la volonté de verrouillage et d’étouffement du pluralisme et d’extinction des voix discordantes peut-elle conduire à un tel aveuglement ?”

“Des salles bâties à coups de milliards laissées à la moisissure”

Au-delà du seul enjeu politique, Pahimi Padacké Albert fustige la “gestion irresponsable des infrastructures publiques”. Il s’interroge : “Comment un gouvernement peut-il fermer, par caprice, aux artistes, à la société civile, aux partis politiques, à la jeunesse… des salles bâties à coups de milliards et les laisser moisir ? Médiocrité ou irresponsabilité ?”

“Libertés confisquées, dictature assumée”

Dans un ton grave et accusateur, le président du RNDT-Le Réveil conclut sa déclaration en estimant que le Tchad vit aujourd’hui sous “une dictature assumée” où “les libertés publiques sont confisquées” et “le pluralisme politique étouffé”. Pour lui, la Cinquième République, censée marquer un tournant démocratique, s’est transformée en régime autoritaire.

“Libertés confisquées, dictature assumée”, écrit-il, lançant un appel à la conscience nationale pour défendre les acquis démocratiques et rouvrir les espaces d’expression publique.


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