Tchad : Nasour Ibrahim Koursami dénonce une « vengeance judiciaire » dans l’affaire de la déchéance de nationalité

L’opposant tchadien et Président du parti Les Patriotes, Dr Nasour Ibrahim Koursami est monté au créneau après la décision controversée de déchoir de leur nationalité les activistes Makaila N’guebla et Charfadine Galmaye. Dans une critique virulente, il accuse le président Mahamat Idriss Déby d’avoir transformé l’appareil d’État en un « instrument de vengeance personnelle », en violation flagrante du droit national et international.

L’opposant tchadien et Président du parti Les Patriotes, Dr Nasour Ibrahim Koursami est monté au créneau après la décision controversée de déchoir de leur nationalité les activistes Makaila N’guebla et Charfadine Galmaye. Dans une critique virulente, il accuse le président Mahamat Idriss Déby d’avoir transformé l’appareil d’État en un « instrument de vengeance personnelle », en violation flagrante du droit national et international.

Selon Koursami, la décision présidentielle n’a « aucune base légale », rappelant que le Code de la nationalité tchadienne (Ordonnance n° 33 du 14 août 1962) encadre strictement les conditions de retrait de la nationalité conditions qui ne concernent généralement que les personnes naturalisées. « Aucun citoyen né tchadien de parents tchadiens ne peut être légalement rendu apatride », insiste-t-il, en citant également la Convention internationale coutumière sur la réduction des cas d’apatridie et la Résolution 234 de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

Pour lui, l’acte présidentiel illustre une dérive autoritaire inquiétante. « Le pays devient une propriété privée, comme une maison où le propriétaire peut expulser qui il veut, quand il veut », fustige l’opposant. Plus grave encore, il affirme que ni le ministère de l’Administration territoriale ni ses services n’auraient été associés à la décision, ce qui la rendrait « unilatérale, inconstitutionnelle et contraire au droit international ».

Si cette mesure visait à réduire au silence deux voix critiques du régime, elle semble produire l’effet inverse. « En tentant de les abattre, Mahamat Idriss Déby les a propulsés au sommet de la popularité », affirme Koursami, estimant que l’image du chef de l’État est désormais ternie aux yeux de la communauté internationale.

Face à cette situation, l’opposant évoque trois voies de recours pour les deux activistes : saisir les juridictions tchadiennes (peu crédible selon lui), déposer plainte auprès de la Commission africaine des droits de l’homme (long et incertain), ou solliciter la protection du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qu’il juge la piste « la plus réaliste ».

« Le seul crime de Makaila et Galmaye, c’est d’avoir refusé de vendre la nation pour des privilèges personnels », tranche Nasour Ibrahim Koursami. Et de conclure : « La nationalité n’est pas une faveur octroyée par un décret présidentiel. Elle est inscrite dans l’ADN, intangible et inaliénable. »

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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