Au Tchad, les stagiaires en santé, étudiants en médecine, en soins infirmiers et autres filières paramédicales vivent un quotidien difficile dans les structures hospitalières. Alors qu’ils sont censés apprendre, pratiquer et se former auprès de professionnels, nombreux sont ceux qui se retrouvent victimes d’abus, d’humiliations et d’un manque criant de considération.
Dans plusieurs hôpitaux publics du pays, des témoignages recueillis révèlent un climat pesant pour les stagiaires. Certains évoquent des corvées imposées sans lien avec leur formation, comme le nettoyage des salles, la gestion des dossiers administratifs ou encore des courses personnelles pour le personnel titulaire. D’autres dénoncent des propos rabaissants, des remarques sexistes ou encore l’absence totale d’encadrement pédagogique.
« On nous traite comme des domestiques, pas comme des futurs professionnels de santé », confie une étudiante en soins infirmiers sous anonymat. « Parfois, on est humiliés devant les patients pour des erreurs qu’on aurait pu éviter si on était mieux encadrés ».
Dans plusieurs cas, les stagiaires sont livrés à eux-mêmes, avec peu ou pas de supervision. Les responsables hiérarchiques sont souvent débordés ou peu enclins à jouer leur rôle de formateurs. Cette situation empêche les étudiants d’acquérir les compétences nécessaires dans un domaine aussi critique que celui de la santé.
Face à cette réalité, des voix commencent à s’élever. Certains enseignants et professionnels de la santé appellent à une réforme du système de stage, avec des protocoles clairs, des mécanismes de suivi et des sanctions contre les abus. Le ministère de la Santé et celui de l’Enseignement supérieur sont également interpellés pour garantir un environnement d’apprentissage digne et respectueux.
Les stagiaires en santé représentent l’avenir du système sanitaire tchadien. Leur formation ne devrait pas être un parcours de souffrance, mais une étape constructive et valorisante. Il est urgent de mettre fin aux abus en milieu hospitalier pour préserver leur motivation, leur dignité et la qualité des soins de demain.
