Tchad : Les échecs répétés aux postes régionaux dénoncés par Max Kemkoye

Dans une déclaration au ton incisif, Max Kemkoye, président de l’Union des Démocrates pour le Progrès (UDP), a vivement critiqué la politique diplomatique du Tchad, qu’il juge responsable des échecs successifs des candidatures tchadiennes aux postes électifs dans les institutions régionales et internationales. Selon lui, ces revers ne relèvent ni d’un manque de compétences des candidats, ni d’un déficit de critères géographiques ou démographiques, mais bien d’une absence totale de stratégie d’influence diplomatique de la part du régime en place.

« Avec une pareille présidence du Tchad où il n’y a de diplomatie que des murs et bâtiments, le Tchad ne peut avoir une chance à quoique ce soit », déplore-t-il. Pour Max Kemkoye, le pays souffre d’une diplomatie sans substance, réduite à l’apparat, sans vision ni orientation claire. Il cite en exemple l’échec récent du candidat tchadien Abbas Mahamat Toli à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), qui a obtenu un score marginal de 0,52 %, malgré un profil qu’il juge irréprochable.

Kemkoye souligne que des pays comme le Rwanda, pourtant plus petits en superficie et en population, ont su positionner des personnalités influentes à des postes clés grâce à une diplomatie offensive et intelligente. « Sinon le Rwanda n’aurait pas pu faire passer en son temps Donald Kaberuka », note-t-il.

Revenant sur le cas d’Abbas Mahamat Toli, ancien président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), il exprime son admiration pour le parcours et la compétence du candidat tchadien, qu’il décrit comme ayant « le profil, l’expérience, la compétence et l’expertise en plus de son engagement, son programme et sa vision pour la BAD ». Pour Kemkoye, ce n’est donc pas le candidat qui a échoué, mais l’État tchadien qui l’a laissé sans soutien solide ni crédibilité diplomatique.

« Tu n’as pas démérité, tu as honoré ton pays », affirme-t-il à l’adresse de Toli. Mais, conclut-il avec amertume, « être le dernier avec un score de 0,52 % doit interroger ceux qui sont au pouvoir ».

Cette sortie de Max Kemkoye relance le débat sur la place du Tchad dans le concert diplomatique africain. Alors que le pays peine à faire entendre sa voix dans les grandes instances régionales et internationales, certains observateurs pointent du doigt une diplomatie clanique, improvisée, souvent déconnectée des réalités stratégiques du continent.

À l’heure où la compétition pour les postes clés devient de plus en plus féroce, l’influence ne se décrète pas, elle se construit et c’est peut-être là que réside la véritable faillite dénoncée par le leader de l’UDP.

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