N’Djamena, Tchad – L’insécurité alimentaire est l’un des défis majeurs auxquels fait face la jeunesse tchadienne. Dans un pays où plus de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et où l’agriculture est la principale source de subsistance, les jeunes sont en première ligne de cette crise. Entre manque d’opportunités économiques, dégradation climatique et instabilité sociopolitique, la jeunesse tchadienne peine à assurer son avenir alimentaire.
Un pays en proie à l’insécurité alimentaire chronique
Le Tchad est classé parmi les pays les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Plusieurs facteurs contribuent à cette situation :
- Le changement climatique : Avec des sécheresses récurrentes, une désertification galopante et des précipitations imprévisibles, l’agriculture devient de plus en plus incertaine. Or, 80 % des Tchadiens dépendent de l’agriculture et de l’élevage pour leur subsistance.
- Les conflits et l’instabilité : Les tensions intercommunautaires, les attaques de groupes armés et l’insécurité dans certaines régions limitent l’accès aux terres et entravent la production agricole.
- L’inflation et la précarité économique : L’augmentation des prix des denrées alimentaires et le manque d’emplois stables rendent difficile l’accès à une alimentation suffisante et équilibrée.
Les jeunes, premières victimes de cette insécurité alimentaire
Les jeunes constituent environ 65 % de la population tchadienne. Face à l’insécurité alimentaire, ils sont particulièrement vulnérables pour plusieurs raisons :
- Manque de perspectives agricoles : Beaucoup de jeunes ne disposent pas des moyens nécessaires pour investir dans l’agriculture ou l’élevage, ce qui les pousse à migrer vers les villes ou à chercher des opportunités ailleurs.
- Sous-alimentation et malnutrition : Le manque d’une alimentation adéquate affecte directement leur santé et leur capacité à étudier ou à travailler. Selon l’UNICEF, près de 40 % des enfants souffrent de malnutrition chronique au Tchad.
- Chômage et pauvreté : Faute de ressources et d’opportunités économiques, de nombreux jeunes sombrent dans la précarité et sont parfois contraints à des activités informelles ou illégales pour survivre.
Des solutions possibles, mais insuffisantes
Pour lutter contre l’insécurité alimentaire chez les jeunes, plusieurs initiatives ont vu le jour :
- Programmes agricoles : Le gouvernement et certaines ONG tentent d’encourager l’entrepreneuriat agricole en offrant des formations et des financements aux jeunes.
- Distribution d’aides alimentaires : Des organisations comme le PAM fournissent une assistance alimentaire d’urgence dans les zones les plus touchées.
- Promotion de l’agroécologie : Face aux défis climatiques, certaines initiatives encouragent des pratiques agricoles plus durables et résilientes.
Cependant, ces efforts restent limités face à l’ampleur du problème. Une véritable transformation structurelle est nécessaire, impliquant des investissements massifs dans l’agriculture, l’éducation et la création d’emplois pour les jeunes.
Un avenir incertain, mais un espoir encore présent
Malgré ces défis, de nombreux jeunes tchadiens s’organisent pour trouver des solutions locales. Certains se tournent vers l’innovation agricole, d’autres s’impliquent dans des associations pour sensibiliser sur l’importance de la sécurité alimentaire.
L’avenir de la jeunesse tchadienne dépendra en grande partie des politiques mises en place pour améliorer l’accès à l’alimentation, au travail et à la formation. Sans une action concertée et durable, le spectre de l’insécurité alimentaire continuera de hanter une génération qui aspire à un avenir meilleur.