Le consortium conduit par l’APLFT a procédé, mardi 23 décembre 2025, à la remise officielle de motos-tricycles aux villages bénéficiaires des départements du Barh Sara et de la Moula. Une dotation stratégique destinée à renforcer la collecte des ressources locales et à soutenir la résilience des communautés rurales.
Un levier concret pour le développement local
Financé à hauteur de 20 millions d’euros par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne, le projet NexSud franchit une étape déterminante de sa mise en œuvre. Porté par le consortium APLFT–IHDL–Caritas Suisse, le programme vise l’amélioration durable des conditions de vie des populations autochtones, réfugiées et retournées dans cinq départements du sud du Tchad.
Au cœur du dispositif, les caisses communautaires villageoises, alimentées par les contributions des ménages, permettent de financer des projets prioritaires définis par les communautés elles-mêmes, dans une logique de gouvernance locale et d’autonomisation.
Lever les contraintes logistiques
La dispersion des habitats et la dégradation des pistes rendaient jusqu’ici la collecte des contributions en nature comme en espèces laborieuse. Pour y remédier, l’APLFT a acquis une flotte de 22 motos-tricycles, réparties équitablement entre le Barh Sara (11) et la Moula (11).
Selon Adoumadje Otoibe, chargé du suivi-évaluation à l’APLFT, ces engins ont une triple vocation : faciliter la collecte vers les caisses villageoises, améliorer le transport des matériels des initiatives collectives et réduire la pénibilité du travail des Comités Villageois de Développement (CVD).
Responsabilité et transparence exigées
Les cérémonies de remise se sont déroulées dans une atmosphère solennelle. À Moïssala (Barh Sara), le préfet Ismaël Ahmed Harane a appelé à une gestion rigoureuse et transparente, insistant sur le respect strict du protocole d’entretien établi par l’APLFT.
À Dembo (Moula), le sous-préfet Abdelmadjid Mahamat Abdeldjabar, représentant le préfet, a averti sans détour : « Gérez bien ces engins, sinon ils pourront être retirés au profit de villages plus nécessiteux. »
Le message est sans équivoque : tout usage personnel, politique ou commercial privé des tricycles est formellement interdit. Ces équipements sont propriété communautaire et doivent servir l’intérêt général.
Un soulagement palpable dans les villages
Du côté des bénéficiaires, la satisfaction est manifeste. Les représentants villageois saluent une dotation qui met fin à des années de contraintes logistiques et ouvre la voie à une autonomie financière accrue, condition essentielle d’un développement local inclusif et durable.





