Tchad : le parti ASTRE dénonce la résurrection du Code pastoral

L’Action Socialiste Tchadienne pour le Renouveau (ASTRE) a exprimé, dans un communiqué signé par son président national, le député Alladoum Djarma Baltazar, sa « stupéfaction et consternation » face au retour du projet de Code pastoral, un texte jadis jugé anticonstitutionnel.

L’Action Socialiste Tchadienne pour le Renouveau (ASTRE) a exprimé, dans un communiqué signé par son président national, le député Alladoum Djarma Baltazar, sa « stupéfaction et consternation » face au retour du projet de Code pastoral, un texte jadis jugé anticonstitutionnel.

Le parti rappelle qu’en décembre 2014, le Conseil constitutionnel avait déclaré ce projet contraire à la Constitution, suite à une requête de l’ex-député Saleh Kebzabo, aujourd’hui Médiateur de la République. À l’époque, les juges constitutionnels avaient pointé plusieurs violations majeures, notamment :

  • le fait que le pastoralisme ne relève pas du domaine de la loi et que le texte n’intégrait pas les activités rurales,
  • l’atteinte au principe de l’égalité des citoyens devant la loi,
  • la violation de dispositions constitutionnelles,
  • et l’inopportunité d’une loi portant sur le nomadisme.

Pour ASTRE, la réintroduction de ce projet soulève de sérieuses inquiétudes. « En quoi ce projet a-t-il évolué et pourquoi est-il important pour qu’il soit relancé maintenant ? », interroge le communiqué, qui s’interroge également sur « l’intention réelle » des promoteurs de cette résurrection.

Selon le parti, le Code pastoral, dans le contexte actuel, risque d’aggraver les fractures sociales et d’attiser les conflits liés à la terre et à la transhumance, conflits qui, rappelle ASTRE, « endeuillent chaque jour les familles tchadiennes ».

Fidèle à sa philosophie des « 3P » (Pain-Paix-Progrès), le parti rejette catégoriquement ce texte. « Là où il y a des troubles, il n’y a ni pain, ni paix, ni progrès », insiste le communiqué.

Tout en appelant à l’élaboration d’une loi unique encadrant l’ensemble des activités liées à la terre et à la transhumance, ASTRE exhorte le gouvernement à garantir la sécurité de tous les citoyens, sans distinction de sexe, de région ni de religion.

Avec cette nouvelle prise de position, ASTRE rejoint les voix qui s’élèvent contre un projet considéré par ses opposants comme porteur de tensions et de divisions dans un pays déjà marqué par de fréquents affrontements entre éleveurs et agriculteurs.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
Articles: 2013

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