La tension monte à nouveau dans la région du Tibesti. À travers un communiqué officiel publié ce jeudi, la Ministre du Pétrole, des Mines et de la Géologie a ordonné l’évacuation immédiate des sites miniers de Misky, dans le département d’Emi Koussi. Les orpailleurs et exploitants miniers disposent d’un délai d’une semaine pour quitter la zone, sous peine d’une intervention des forces de la commission mixte.
Selon le document, cette décision vise à « assurer le respect de la réglementation en vigueur » et à « restaurer l’ordre dans les zones minières ». Le gouvernement rappelle que, passé le délai imparti, les forces de sécurité seront mobilisées pour procéder à l’évacuation forcée des contrevenants.
Les autorités administratives et traditionnelles du Tibesti sont, quant à elles, appelées à « veiller à la stricte application de cette mesure » en coordonnant les actions sur le terrain afin d’éviter tout débordement.
Cette décision intervient dans un contexte marqué par la recrudescence des activités minières illégales dans le nord du pays, notamment dans la région de Misky, riche en or et régulièrement théâtre de tensions entre orpailleurs, forces de défense et communautés locales.
Des sources locales rapportent déjà des mouvements d’orpailleurs vers d’autres zones minières, craignant une opération militaire imminente. Pour de nombreux observateurs, cette décision du gouvernement s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation du Tibesti et de régulation du secteur extractif tchadien, souvent accusé d’alimenter l’économie informelle et les trafics transfrontaliers.
Le message du gouvernement est clair : l’exploitation minière anarchique à Misky doit cesser. Reste à savoir si cette évacuation se fera dans le calme ou si elle réveillera, une fois encore, les tensions latentes dans cette région stratégique du nord du Tchad.