Tchad: Le communiqué du Gouvernement sur Miski, entre apaisement et fermeté

Le communiqué publié le 14 septembre 2025 par le Gouvernement tchadien, via son porte-parole Gassim Chérie Mahamat, s’inscrit dans un contexte sensible : la localité de Miski, au Tibesti, fait régulièrement l’objet de rumeurs et de spéculations liées à des tensions sécuritaires. En apportant un démenti formel aux informations circulant sur les réseaux sociaux, les autorités cherchent à réaffirmer leur rôle de garant de l’unité nationale et de la stabilité.

Le communiqué publié le 14 septembre 2025 par le Gouvernement tchadien, via son porte-parole Gassim Chérie Mahamat, s’inscrit dans un contexte sensible : la localité de Miski, au Tibesti, fait régulièrement l’objet de rumeurs et de spéculations liées à des tensions sécuritaires. En apportant un démenti formel aux informations circulant sur les réseaux sociaux, les autorités cherchent à réaffirmer leur rôle de garant de l’unité nationale et de la stabilité.

La lutte contre la désinformation comme enjeu central

Le texte insiste sur les « contre-vérités » propagées par des « personnes malintentionnées ». Cette prise de position traduit une volonté politique de contrer la circulation de fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux, devenus un terrain majeur de confrontation entre discours officiels et narratifs alternatifs. Pour le gouvernement, cette communication vise à rassurer les populations locales et nationales, tout en neutralisant les tentatives de manipulation.

L’argument de la paix et du dialogue

En rappelant les accords de paix signés avec les groupes d’auto-défense du Tibesti (2019, 2023, 2025), le gouvernement met en avant ses efforts diplomatiques. Ce rappel chronologique sert à légitimer son action et à montrer une continuité dans la recherche de solutions pacifiques. L’engagement affiché en faveur du dialogue avec les leaders traditionnels et coutumiers traduit également la reconnaissance du rôle des acteurs locaux dans la résolution des crises.

Une réaffirmation de l’autorité de l’État

L’autre volet du communiqué est celui de la fermeté. L’interdiction faite aux civils de détenir des armes, ainsi que l’instruction donnée aux forces de défense et de sécurité pour appliquer strictement la loi, illustrent une volonté de marquer les limites. Le rappel de l’article premier de la Constitution qui consacre l’unité et l’indivisibilité du Tchad apparaît comme un avertissement clair contre toute velléité séparatiste ou discours divisionniste.

Entre communication de crise et appel à l’unité

Ce communiqué peut aussi être lu comme une communication de crise, où le gouvernement tente d’anticiper les risques d’escalade liés aux rumeurs. En appelant à la vigilance et à la sérénité, il cherche à désamorcer les tensions tout en mobilisant l’opinion publique autour d’un récit national unificateur.

Les enjeux en toile de fond

Si la volonté de préserver la paix est affichée, l’analyse ne peut occulter les défis persistants dans le Tibesti : difficultés d’intégration économique, sentiment de marginalisation, enjeux autour de l’exploitation des ressources, ainsi que la méfiance récurrente entre populations locales et autorités centrales. Le communiqué ne les aborde pas directement, mais ces facteurs restent déterminants pour comprendre la récurrence des tensions et la nécessité d’un dialogue durable.

Le communiqué du gouvernement tchadien sur Miski combine apaisement et fermeté : il dément les rumeurs, met en avant les accords de paix et insiste sur le respect de l’unité nationale. Cependant, au-delà de l’effet d’annonce, le défi majeur demeure la mise en œuvre effective des engagements pris et la consolidation d’un climat de confiance dans une région historiquement fragile.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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