Au lendemain de l’arrestation de Dr ASSYONGAR MASRA Succès, président du parti « Les Transformateurs », ses avocats montent au créneau pour dénoncer une procédure jugée arbitraire et politiquement motivée.
C’est dans une atmosphère lourde de tensions politiques que le Collectif des avocats de Dr Succès Masra a tenu un point de presse ce samedi à la Maison des Médias de Moursal. Au centre de leurs préoccupations : l’arrestation, jugée illégale, de leur client dans la matinée du vendredi 16 mai à son domicile du quartier Gassi, dans le 7e arrondissement.
Selon le récit livré par les avocats, l’opposant politique a été appréhendé aux environs de 5h par des hommes en uniforme, lourdement armés, sans mandat ni notification préalable. Des images issues des caméras de surveillance, relayées massivement sur les réseaux sociaux, montrent une intervention musclée qui, selon la défense, « viole les fondements même de l’État de droit ».
Des accusations jugées infondées
Quelques heures après l’arrestation, le Procureur de la République a pris la parole pour accuser Dr Masra d’implication dans les violences survenues le 14 mai à Mandadakao, dans le Logone Occidental. Les chefs d’accusation sont graves : incitation à la haine, complicité d’assassinat, formation de bandes armées, incendie volontaire, profanation de sépulcre…Mais pour Me Kadjilembaye Francis, porte-parole du collectif, il ne s’agit là que d’un « montage politique grossier ». Selon lui, l’accusation s’appuie davantage sur des déclarations politiques que sur des preuves tangibles. « Le discours du procureur est un copié-collé des propos déjà tenus par des membres du gouvernement », a-t-il dénoncé, mettant en cause l’impartialité de la procédure.
Une dérive contre l’opposition ?
Le collectif s’indigne de la tournure que prend cette affaire, y voyant une volonté manifeste de museler une figure emblématique de l’opposition. « C’est une instrumentalisation manifeste de l’appareil judiciaire à des fins politiques », affirme Me Francis. Il insiste sur le fait que le parti Les Transformateurs a toujours prôné la paix, la justice et l’égalité.
Les avocats ont réitéré leur attachement au respect des droits fondamentaux, dénonçant la violation de la présomption d’innocence. Ils demandent la libération immédiate et sans condition de leur client, tout en appelant les institutions judiciaires à retrouver leur indépendance et leur crédibilité.
Un climat politique tendu
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu et soulève des inquiétudes sur la liberté d’expression ainsi que le traitement réservé aux opposants politiques dans un Tchad en quête de stabilité