Un nouveau pas vient d’être franchi dans la lutte pour les droits des femmes et des filles au Tchad. Ce matin, la capitale a abrité la cérémonie officielle de lancement du programme pour la promotion des droits, de l’épanouissement et de la santé sexuelle des femmes (DEESSE), un projet ambitieux qui s’inscrit dans la continuité des initiatives déjà engagées dans plusieurs provinces du pays.
Ce programme, centré sur la protection genre et santé, vise à permettre aux femmes et aux filles d’exercer pleinement leurs droits, de s’épanouir sur le plan social et économique, et surtout d’accéder à des services de santé de qualité. Il entend également renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre, un fléau encore préoccupant au Tchad.

Le Directeur pays de CARE au Tchad, Osseni Amadou, a rappelé les acquis de la première phase des projets similaires : « Des milliers de femmes et de filles ont pu bénéficier de soins de qualité, accéder à l’information et développer leur confiance en elles pour contribuer activement au bien-être de leurs communautés », a-t-il affirmé. Insistant sur la nécessité d’une synergie d’actions, il a lancé un appel à l’engagement de toutes les parties prenantes afin d’assurer un changement durable au bénéfice des générations présentes et futures.
De son côté, la directrice adjointe de l’Agence française de développement (AFD), Sophie Chapelet, a souligné que ce programme s’inscrit dans la continuité des projets menés entre 2019 et 2021 dans les provinces du Mandoul, du Logone Oriental, du Guéra et du Wadi-Fira. « Ces projets ont contribué à l’autonomisation sociale de plusieurs associations villageoises. Ces acquis témoignent d’un changement tangible qui doit être consolidé et intensifié », a-t-elle déclaré, rappelant que l’objectif est de réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, notamment à travers l’amélioration du droit et de la santé sexuelle et reproductive.

Le secrétaire général du ministère de la Santé publique et de la Prévention, Dabsou Guidaoussou, a pour sa part replacé le programme DEESSE dans une perspective nationale. Selon lui, il s’agit d’une continuité stratégique des projets PASFASS et ProGeSan, qui ont amorcé des changements profonds dans les normes sociales et les comportements communautaires. « Le programme DEESSE vise à consolider les acquis, renforcer les impacts et amplifier les actions en fédérant les efforts des différents acteurs dans un cadre commun et ambitieux », a-t-il indiqué.
Conscient des défis sanitaires qui persistent, notamment la mortalité maternelle, néonatale et infantile, Dabsou Guidaoussou a souligné que cette nouvelle étape contribuera à renforcer l’accès aux soins de santé de qualité, promouvoir la planification familiale, améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et soutenir l’autonomisation des femmes et des filles. Il a exprimé la gratitude du gouvernement tchadien à l’AFD pour son soutien constant au secteur de la santé, dont ce programme est une illustration concrète.
La secrétaire générale du ministère de la Femme et de la Petite Enfance, Zara Ratou, a pour sa part rappelé que malgré les avancées, les cas de violences basées sur le genre demeurent encore élevés, affectant gravement le bien-être des femmes et des filles. Elle a également insisté sur le fait que l’accès insuffisant aux services de santé reproductive et nutritionnelle, particulièrement en milieu rural, contribue fortement à la mortalité maternelle et infantile.
Le lancement du programme DEESSE ouvre donc une nouvelle phase de mobilisation multisectorielle et partenariale, avec l’ambition de bâtir une société plus inclusive et équitable, où les droits des femmes et des filles sont pleinement respectés et protégés.