Dans une sortie très critique, Pahimi Padacké Albert, président du RNDT-Le Réveil, s’en est violemment pris à ce qu’il qualifie d’“inconscience au sommet de l’État”. Le chef de file du parti d’opposition dénonce une gestion qu’il juge déconnectée des réalités nationales, pointant du doigt l’inaction gouvernementale face aux urgences locales et la participation jugée inutile du Tchad à une conférence internationale sur l’océan à Nice, en France.
Il y a à peine deux jours, rappelle-t-il, le chef de l’État a effectué une tournée dans les rues de N’Djamena, s’arrêtant devant des caniveaux engorgés pour constater, avec retard, l’absence de mesures préventives face à la saison des pluies. “Comme si le cycle avait changé”, ironise Pahimi Padacké. Pour lui, cette démarche tardive aurait pu laisser espérer une prise de conscience, mais elle s’est vite révélée illusoire.
“Hélas !” tonne-t-il dans sa déclaration. Pendant que les Tchadiens affrontent quotidiennement les conséquences des inondations, de l’insécurité alimentaire, et de l’effondrement des services de base, le gouvernement choisit d’envoyer une délégation à Nice, à la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Une rencontre internationale consacrée à la lutte contre la pollution maritime et à la promotion de l’économie bleue.
“Quels gains tangibles peut espérer un pays sans façade maritime ?”, interroge le président du RNDT-Le Réveil, dénonçant un gaspillage des ressources publiques pour des événements aux conclusions non contraignantes, même pour les pays côtiers. Il qualifie cette démarche de “tourisme d’État”, illustrant selon lui l’écart entre les priorités du sommet et les urgences du terrain.
Ce discours marque une nouvelle étape dans la montée en puissance de l’opposition contre un pouvoir qu’elle accuse régulièrement d’improvisation et de manque de vision stratégique. À travers cette sortie, Pahimi Padacké Albert tente également de repositionner son parti comme une voix de bon sens et de proximité, face à un gouvernement souvent perçu comme éloigné des réalités quotidiennes de la population.