L’émotion était palpable ce vendredi à N’Djamena, où la dépouille de Fulbert Mouanodji a été rapatriée pour être inhumée au cimetière de Toukra. Assis à l’ombre d’un hangar, proches et amis, le visage empreint de tristesse et de fatigue, ont rendu un dernier hommage à l’homme de 42 ans dont la mort demeure entourée de zones d’ombre.
Dans une atmosphère lourde, rythmée par les chants funéraires entonnés par des femmes âgées, la douleur individuelle semblait se fondre en un deuil collectif. « C’est un moment de recueillement, mais aussi de questionnement. Fulbert méritait une enquête transparente. Nous nous posons la question : qu’est-ce qu’il aurait pu bien faire pour mériter tout ça ? », a confié son oncle, Bébalem Ambroise, la voix chargée d’émotion.Le 2 août dernier, le corps calciné de Fulbert Mouanodji avait été découvert dans une rue d’Abéché. Les autorités locales avaient conclu à un suicide et ordonné une inhumation immédiate. Une version à laquelle sa famille refuse d’adhérer. Pour elle, bien des zones d’ombre persistent.
« L’arrivée du corps à N’Djamena est une étape importante dans notre quête de vérité. Nous espérons que la lumière sera faite un jour sur la mort de notre frère. Mais en attendant, nous remettons tout entre les mains de Dieu », a déclaré Bemadjiel Mamadou, député de Ngourkosso et membre de la famille.
Au-delà du deuil, la mort de Fulbert Mouanodji suscite un profond malaise : celui d’une famille et d’une communauté en attente d’une enquête crédible, afin que la vérité puisse un jour apaiser la douleur.
