Les évêques catholiques du Tchad ont rendu public, ce vendredi 12 décembre 2025, leur message de Noël, placé sous le signe de l’espérance et de la réconciliation. Réunis en assemblée au siège de la Conférence épiscopale, les prélats ont livré une lecture approfondie de la situation nationale à la lumière de l’Évangile, au terme d’un temps de prière, d’échanges et de discernement communautaire.
Intitulé « Pour une véritable réconciliation », le message s’inscrit dans le contexte de l’année jubilaire 2025. Le choix des mots n’est pas anodin. Les évêques insistent sur le caractère « véritable » de la réconciliation, laissant entendre que celle-ci ne saurait se limiter à des déclarations de principe. « Nous sommes tous appelés, individuellement et en communauté, à poser des actes concrets », soulignent-ils, évoquant la reconnaissance de l’égalité en dignité, la recherche de la vérité, le respect des différences, le pardon, la justice et la culture de la paix.
Dans leur message, les évêques s’adressent à l’ensemble des composantes de la société tchadienne, responsables politiques, forces de défense et de sécurité, acteurs de la société civile, leaders communautaires et citoyens, appelant chacun à assumer sa part de responsabilité dans la construction du vivre-ensemble. L’accent est mis sur la nécessité de passer des paroles aux actes, dans un pays marqué par des divisions persistantes.
Parmi les pistes évoquées, les pasteurs de l’Église catholique estiment que la libération de prisonniers pourrait constituer un signal fort en faveur de l’apaisement national. Sans citer de noms, cette position a ravivé le débat public autour de certaines figures politiques incarcérées, dans un contexte où plusieurs acteurs de la société civile et observateurs appellent à des mesures de clémence au nom de la cohésion nationale.
Cet appel intervient également à la veille d’un rendez-vous ecclésial majeur. Le Tchad accueillera, du 25 janvier au 1er février 2026 à N’Djamena, les conférences épiscopales d’Afrique centrale. Pour les évêques, cette rencontre régionale renforce l’urgence d’un climat de paix et de réconciliation, afin d’accueillir les hôtes dans un esprit d’unité, au-delà des diversités culturelles, religieuses et linguistiques du pays.
Dans un passage particulièrement attendu, les évêques rappellent que le président de la République demeure constitutionnellement habilité à accorder des mesures de grâce. « Accorder l’amnistie aux prisonniers serait un acte fort d’apaisement et de construction d’un vivre-ensemble fondé sur la réconciliation de tous les Tchadiens », écrivent-ils, appelant à des décisions courageuses au service de la paix sociale.
Alors que l’année s’achève, ce message de Noël résonne comme une interpellation morale et citoyenne. À l’approche du 31 décembre, l’opinion nationale reste attentive au message du chef de l’État à la Nation, dans l’espoir que l’appel des évêques trouve un écho concret au sommet de l’État.




