Le processus de mise en place de la Force Mixte de Sécurisation de la Frontière Commune entre le Tchad et la République centrafricaine franchit une nouvelle étape. Ce mardi 13 mai 2025, les hauts responsables militaires des deux pays se sont retrouvés à Bangui pour la deuxième réunion de rédaction des documents opérationnels de cette force binationale, destinée à sécuriser une frontière longtemps marquée par l’insécurité et les trafics.
La rencontre, qui se tient sur deux jours à l’hôtel Ledger Plazza, est coprésidée par le Général de Division aérienne Mianro Samson, représentant le Chef d’État-major Général des Armées du Tchad, et le Général de Division Freddy Johnson Sakama, Sous-chef d’État-major centrafricain chargé des opérations. Autour d’eux, une délégation d’experts militaires des deux pays s’attelle à finaliser les textes régissant le fonctionnement de cette force conjointe.
Une volonté politique affirmée
Le Général Sakama a salué une initiative portée au plus haut niveau par les présidents Faustin Archange Touadéra et Mahamat Idriss Déby Itno, qui entendent renforcer la coopération bilatérale et rétablir une sécurité durable dans cette zone sensible. « L’élaboration des documents opérationnels est une avancée majeure vers la mise en route de cette force qui facilitera la libre circulation des personnes et des biens, et redynamisera les échanges économiques transfrontaliers », a-t-il affirmé.
La partie centrafricaine a déjà désigné le personnel appelé à rejoindre l’état-major de la force, qui sera basé à Sarh, dans le sud du Tchad. Le commandement de la force sera assuré, côté tchadien, par le Général Moubarak Abakar Nassour, dont la nomination a été confirmée par le Général Mianro. Ce dernier a exprimé le souhait de voir rapidement désigné l’équivalent centrafricain, pour permettre l’installation du poste de commandement et le déploiement effectif des unités sur le terrain.
Un processus entamé à N’Djamena
Cette réunion de Bangui fait suite à une première session tenue du 23 au 29 janvier 2025 à N’Djamena, où les autorités militaires des deux pays avaient signé le concept d’opération. Ce document cadre jetait les bases d’une coopération militaire structurée, avec des objectifs clairs : neutraliser les groupes armés transfrontaliers, sécuriser les populations et rétablir la confiance le long d’une frontière souvent négligée.
Alors que les violences et les trafics en tout genre continuent de déstabiliser certaines zones rurales, les observateurs voient dans cette initiative conjointe un signal fort en faveur d’un retour à l’ordre et à la stabilité. Les prochains mois seront décisifs pour juger de la capacité de la FMSFC à relever ce défi.
