La province du Salamat est en deuil après l’assassinat brutal de Mahamat Rakhis El-Badawi, chef de canton de Dar Salim, survenu dans la soirée du mardi 17 juin 2025. L’attaque s’est déroulée à son domicile familial, situé à Mirer Komday, dans le département de Bahr Azoum.
Selon des sources locales, deux individus armés non identifiés ont fait irruption dans la concession du chef traditionnel, ouvrant le feu de manière ciblée. L’assaut a coûté la vie non seulement à Mahamat Rakhis El-Badawi, âgé de 69 ans, mais aussi à plusieurs de ses proches collaborateurs, grièvement blessés et décédés malgré leur évacuation vers l’hôpital central d’Am-Timan.
Un hommage digne à un chef respecté
Le corps du défunt a été transféré à Am-Timan, capitale provinciale du Salamat, où une prière mortuaire a été organisée à son domicile du quartier Taradona. Il a ensuite été inhumé dans son village natal de Mirer Komday, en présence de nombreuses autorités administratives, traditionnelles et religieuses.
Le Délégué Général du Gouvernement auprès de la province du Salamat, Dr Satadjim Succès Noël, a assisté à la cérémonie funèbre. Dans une déclaration à la presse locale, il a condamné avec fermeté cet acte barbare, tout en rassurant la population que les assaillants présumés ont été appréhendés et seront traduits devant la justice pour répondre de leurs actes.
Un vide dans le tissu traditionnel local
Né en 1956, Mahamat Rakhis El-Badawi assurait les fonctions de chef de canton de Dar Salim depuis l’an 2000. Durant ses 24 années à la tête de cette entité administrative coutumière, il a œuvré pour la cohésion sociale, la résolution des conflits communautaires et le développement local. Il laisse derrière lui trois veuves et seize enfants.
Enquête en cours et climat d’insécurité
Les motivations derrière cet acte criminel restent floues. Une enquête a été ouverte pour déterminer s’il s’agit d’un règlement de compte, d’un acte lié à des tensions foncières ou communautaires, ou encore d’un crime isolé. Cet événement tragique remet en lumière la fragilité sécuritaire dans certaines zones du Tchad, notamment dans le Salamat, région frontalière régulièrement exposée à des violences sporadiques.
La population locale, sous le choc, appelle à un renforcement de la sécurité et à une meilleure protection des chefs traditionnels, dont le rôle reste crucial dans la médiation sociale et la paix communautaire.