Tchad: Accusé d’intelligence avec une puissance étrangère, le journaliste Monodji Olivier et ses codétenus acquittés

Tchad: Accusé d’intelligence avec une puissance étrangère, le journaliste Monodji Olivier et ses codétenus acquittés

Dans une atmosphère chargée d’émotion et d’attente, la justice tchadienne a tranché : Monodji Mbaindiguim Olivier, directeur de publication du journal Le Pays, et plusieurs de ses confrères, ont été déclarés non coupables des faits d’« intelligence avec des agents d’une puissance étrangère » qui leur étaient reprochés.

La décision de la Chambre spéciale, prononcée ce mardi, met fin à plusieurs semaines de tension au sein du milieu médiatique, où cette affaire était devenue un symbole des relations parfois complexes entre presse et institutions.

Soulagement et scène de liesse

À l’annonce du verdict, une vague de soulagement a envahi la salle d’audience. Des journalistes venus nombreux pour soutenir leurs confrères ont laissé éclater leur joie, entre applaudissements, accolades et cris d’émotion. Pour beaucoup, cette décision résonne comme une victoire de la liberté de la presse et du droit à l’information dans un contexte national parfois hostile aux voix critiques.

« C’est un moment historique. Au-delà des individus, c’est le journalisme indépendant qui sort renforcé », a confié un reporter présent à l’audience.

Une accusation lourde, un dossier fragile

L’affaire avait éclaté y a quatre mois, sur la base d’accusations jugées floues par de nombreux observateurs. Le ministère public reprochait à Monodji Olivier et à d’autres journalistes d’avoir entretenu des liens supposés sensibles avec des agents d’une puissance étrangère, sans pour autant présenter des preuves tangibles d’espionnage ou de compromission.

Tout au long du procès, les avocats de la défense ont dénoncé un procès politique, reposant davantage sur des suspicions que sur des faits concrets.

Un signal pour l’avenir de la presse au Tchad ?

Si l’acquittement a été salué par les professionnels des médias et les organisations de défense des droits de l’homme, il interroge également sur l’avenir du journalisme d’investigation au Tchad. Plusieurs voix appellent désormais à un cadre juridique plus protecteur pour les journalistes et à la fin de l’instrumentalisation de la justice pour faire taire les opinions dissidentes.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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