Tchad : 65 ans après l’indépendance, la société civile face à un avenir incertain

Soixante-cinq ans après l’accession du Tchad à l’indépendance, la société civile, autrefois moteur de revendications citoyennes et de plaidoyers pour la démocratie, se heurte aujourd’hui à un environnement de plus en plus restrictif. Entre limitations administratives, pressions politiques et un climat sécuritaire fragile, son avenir semble suspendu entre résilience et étouffement.

Soixante-cinq ans après l’accession du Tchad à l’indépendance, la société civile, autrefois moteur de revendications citoyennes et de plaidoyers pour la démocratie, se heurte aujourd’hui à un environnement de plus en plus restrictif. Entre limitations administratives, pressions politiques et un climat sécuritaire fragile, son avenir semble suspendu entre résilience et étouffement.

Ces dernières années, plusieurs organisations et mouvements citoyens ont vu leurs activités freinées, parfois sous couvert de raisons liées à « l’ordre public » ou à « la sécurité nationale ». Manifestations interdites, rencontres annulées, procédures d’agrément interminables : autant de freins qui réduisent la marge d’action des acteurs engagés.

« Nous travaillons dans un contexte où toute initiative critique est vite perçue comme une menace », confie un responsable associatif sous anonymat, soulignant la peur grandissante de représailles.

Pourtant, la société civile a joué un rôle central dans la défense des droits humains, la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance. Ses actions ont souvent permis de mettre en lumière des injustices et d’influencer des réformes, malgré des moyens limités. Mais avec la centralisation accrue du pouvoir et l’absence d’un véritable dialogue inclusif, l’espace civique s’amenuise.

Les observateurs appellent à un rééquilibrage : garantir la liberté d’association et de manifestation, favoriser un partenariat constructif entre l’État et les organisations citoyennes, et renforcer les capacités locales pour un engagement durable. Sans ces conditions, le risque est grand de voir la société civile perdre sa voix, au détriment de la participation démocratique.

Après 65 ans d’indépendance, la question reste entière : le Tchad saura-t-il offrir à ses citoyens un espace d’expression libre et sécurisé, ou continuera-t-il à refermer le champ des libertés, réduisant l’avenir de la société civile à une survie en silence ?

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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