Après plusieurs jours de violences sanglantes dans la province de Soueida, au sud de la Syrie, les autorités syriennes ont décrété ce samedi un cessez-le-feu immédiat et amorcé le déploiement progressif de leurs forces dans cette région majoritairement druze. L’annonce a été faite dans un communiqué officiel de la présidence syrienne, cité par le média Ahraminfo.
Depuis le 13 juillet, des affrontements intercommunautaires ont opposé combattants tribaux et bédouins sunnites à la minorité druze, faisant plus de 700 morts et provoquant le déplacement de dizaines de milliers de civils, selon des chiffres rapportés par une ONG locale.
Le pouvoir syrien, désormais dirigé par Ahmad al-Chareh, a justifié le redéploiement de ses troupes par la nécessité de « protéger les civils et de mettre un terme au chaos », selon les propos du porte-parole du ministère de l’Intérieur, Noureddine al-Baba, publiés sur Telegram.
Ce cessez-le-feu a été conclu dans un cadre diplomatique inédit, sous l’égide des États-Unis, avec l’aval du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, longtemps opposé à un retour des forces syriennes dans cette région proche du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967.
L’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a salué l’accord en appelant l’ensemble des communautés syriennes druzes, sunnites, bédouins et autres minorités à « déposer les armes » et à œuvrer ensemble à « construire une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins », a-t-il écrit sur son compte X.
Malgré l’annonce officielle, des échanges de tirs sporadiques ont encore été signalés samedi matin à Soueida, témoignant de la fragilité de la trêve sur le terrain.