Alors que le conflit au Soudan sombre dans l’indifférence internationale, l’Allemagne a réaffirmé son engagement en faveur des populations touchées. En visite récente au Soudan et au Tchad, la vice-ministre allemande des Affaires étrangères, Serap Güler, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur de la catastrophe humanitaire : des millions de personnes, dont 15 millions d’enfants, ont besoin d’une aide urgente, et plus de 9,6 millions de Soudanais ont été contraints de fuir leurs foyers.
À El-Fasher, dans la région du Darfour, la situation est particulièrement dramatique. La ville, assiégée depuis plus de 500 jours par les Forces de soutien rapide (FSR), subit des attaques répétées, y compris contre des lieux de culte et des abris de déplacés internes. L’Allemagne a fermement condamné ces exactions, notamment l’usage du viol et de la violence sexuelle comme arme de guerre, appelant les FSR à respecter le droit international humanitaire.
Au Tchad voisin, Serap Güler s’est rendue dans plusieurs camps de réfugiés à l’est du pays, où elle a échangé avec des femmes ayant survécu aux violences du conflit soudanais. Elle a également rencontré le général Abdel Fattah al-Burhan, le ministre tchadien des Affaires étrangères Abdallah Fadoul, ainsi que des représentants des Nations unies et d’ONG, pour discuter de l’accès humanitaire, du processus de paix et de la transition vers un pouvoir civil.
Berlin soutient activement la feuille de route de la paix élaborée par les États-Unis, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. « J’ai plaidé pour un cessez-le-feu immédiat et durable. Le plan des quatre pays trace une voie claire, et l’Allemagne l’appuie pleinement. J’ai exhorté le général Burhan et toutes les parties à lui donner une véritable chance », a déclaré la diplomate.
En parallèle, l’Allemagne a augmenté son aide humanitaire de 16 millions d’euros supplémentaires, portant son soutien total à 141 millions d’euros. Une décision qui témoigne, selon Serap Güler, de la solidarité de son pays envers le peuple soudanais : « J’ai entrepris cette mission en tant que responsable politique, mais sur le plan humain, les visages et les histoires rencontrés ici m’accompagneront longtemps. »
À travers cette visite, Berlin entend rappeler que le drame soudanais ne doit pas être relégué dans l’ombre et que la communauté internationale a le devoir d’agir pour la paix et la dignité humaine.
