L’ex-vice-président sud-soudanais Riek Machar a comparu lundi devant un tribunal spécial de Juba, accusé de crimes contre l’humanité, de meurtre et de terrorisme. Le procès, retransmis en direct par la télévision nationale, a marqué un moment inédit dans la vie politique et judiciaire du jeune État.
Machar, destitué de ses fonctions le 11 septembre après son inculpation, est poursuivi avec sept membres de son mouvement, le SPLM-IO. Ils sont accusés d’avoir orchestré l’attaque meurtrière de mars dernier à Nasir, dans l’État du Haut-Nil, ayant coûté la vie à plus de 250 soldats loyalistes et à un pilote de l’ONU.
Ses avocats dénoncent cependant l’illégalité de la procédure, estimant que le tribunal spécial n’a pas compétence pour juger des crimes aussi graves, et évoquent une manœuvre politique visant à écarter durablement l’opposant du paysage national. Pour de nombreux observateurs, ce procès constitue un test majeur pour l’État de droit au Soudan du Sud, mais il pourrait aussi rallumer les tensions entre les camps du président Salva Kiir et de son ancien rival, plongeant à nouveau le pays dans l’incertitude.
Avec les informations de l’AFP