De violentes frappes aériennes menées à l’aide de drones ont visé, tôt jeudi, la ville d’Atbara, dans le nord du Soudan, faisant des victimes et provoquant d’importantes perturbations du réseau électrique. Selon des médias locaux, ces attaques sont attribuées aux Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire engagé depuis plus de deux ans dans un conflit armé avec l’armée régulière soudanaise.
D’après Sudan News, un poste électrique stratégique situé à Atbara, capitale de l’État du Nil, a été pris pour cible, entraînant des coupures d’électricité généralisées dans l’ensemble de l’État ainsi que dans certaines zones de l’État voisin de la mer Rouge. Des plateformes de surveillance locales indiquent également que la centrale électrique d’Al-Maqran a été attaquée par un essaim de drones, aggravant la situation énergétique.
Les défenses aériennes soudanaises seraient parvenues à intercepter plusieurs engins, mais certains drones ont atteint leurs cibles, déclenchant un incendie circonscrit et causant des dégâts considérables aux installations électriques. Le bilan humain fait état de la mort de deux agents de la protection civile en service à la centrale d’Atbara, tandis que plusieurs transformateurs principaux ont été gravement endommagés.
Des témoins ont rapporté que les FSR ont lancé un grand nombre de drones dits « suicides » contre Atbara, Al-Damer et d’autres localités, y compris l’aéroport d’Atbara. Les habitants évoquent de fortes explosions et des tirs antiaériens nourris dans le ciel pour tenter de repousser les appareils.
Selon ces mêmes sources, les drones auraient été lancés depuis des zones du Kordofan, notamment la ville de Bara, dans le Kordofan du Nord, sous contrôle des FSR depuis plus de deux mois. Les États du Kordofan Nord, Ouest et Sud sont le théâtre, depuis plusieurs semaines, d’affrontements intenses entre les deux camps, provoquant le déplacement de dizaines de milliers de civils.
Sur les 18 États que compte le Soudan, les FSR contrôlent actuellement les cinq États du Darfour, à l’ouest du pays, à l’exception de certaines zones du Darfour du Nord toujours tenues par l’armée. Cette dernière conserve toutefois la majorité des territoires des 13 autres États, répartis au nord, au sud, à l’est et au centre, y compris la capitale Khartoum.
Déclenché en avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide a déjà fait des milliers de morts et plongé le pays dans une crise humanitaire majeure, avec des millions de personnes contraintes de fuir leurs foyers.
