Alors que les combats font rage autour d’el-Facher, capitale du Darfour-Nord, au moins 14 civils ont été tués samedi alors qu’ils tentaient de fuir la ville, a indiqué l’ONG Emergency Lawyers dans un communiqué relayé par Arab News.
Selon l’organisation, ces civils ont été pris pour cible lors d’un assaut des Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires en conflit ouvert avec l’armée soudanaise depuis avril 2023. L’attaque a eu lieu à proximité du village de Qarni, désigné quelques jours plus tôt par l’administration politique des FSR comme zone de regroupement sécurisée pour les civils.
« Les victimes avaient quitté El-Facher pour fuir le siège et les combats qui s’intensifiaient », a précisé Emergency Lawyers, qui documente depuis plus d’un an les exactions commises au Soudan. L’ONG fait également état de dizaines de blessés et d’arrestations parmi les civils.
L’AFP n’a pas pu confirmer ces informations de manière indépendante, la région étant largement coupée du monde extérieur, sans accès aux journalistes ni aux réseaux de communication.
Depuis mai 2024, el-Facher est encerclée par les FSR, dernière capitale du Darfour encore contrôlée par l’armée régulière. Ces dernières semaines, les paramilitaires ont relancé leur offensive sans parvenir à prendre la ville. L’ONU alerte régulièrement sur la situation humanitaire catastrophique des centaines de milliers de personnes toujours piégées dans la ville. Certains habitants survivraient avec de la nourriture pour animaux, dont les stocks sont désormais en rupture, selon les autorités locales.
Dans une vidéo diffusée jeudi dernier, Al-Hadi Idris, gouverneur du Darfour désigné par les FSR, avait appelé les civils à quitter el-Facher pour rejoindre Qarni, affirmant que les forces paramilitaires et leurs alliés de la coalition Tasis assureraient leur sécurité. Pourtant, l’attaque de samedi remet en cause cette promesse.
Par ailleurs, l’Union africaine a rejeté toute légitimité au gouvernement parallèle instauré par les FSR à Nyala, dans le Darfour-Sud, dénonçant un acte unilatéral et appelant les États membres à ne pas reconnaître cette entité.
La guerre au Soudan, entrée dans sa troisième année, a déjà causé des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes. Les FSR sont notamment accusées de commettre des violences à grande échelle, dont des actes de nettoyage ethnique, de viols systématiques et de pillages, tandis que les deux camps continuent d’entraver l’aide humanitaire.
Source : Arabnews.com