À Port-Soudan, le président du Conseil de souveraineté transitoire, Abdel Fattah al-Burhan, a reçu dimanche l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, Ramtane Lamamra, pour un échange axé sur les efforts internationaux visant à sortir le pays de la guerre qui le ravage depuis près de trois ans.
Selon un communiqué officiel, Burhan a salué le rôle de l’ONU et réaffirmé la volonté de son gouvernement de renforcer la coopération avec l’organisation et ses agences, alors que le Soudan traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire. Depuis l’éclatement du conflit en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), les médiations nationales, régionales et internationales se sont multipliées, sans parvenir à stopper la spirale de violences qui a fait des milliers de morts et déplacé des millions de civils.
Lors de l’entretien, Burhan a assuré que les autorités soudanaises entendent « instaurer la paix dans tout le pays », en réponse aux aspirations d’un peuple épuisé par les combats. L’ONU a récemment alerté sur la détérioration dramatique de la situation alimentaire : 21,2 millions de Soudanais se trouvent désormais en situation de faim sévère.
Alors que les initiatives diplomatiques peinent à aboutir, le « Quad » composé des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et des Émirats arabes unis avait proposé en septembre un plan de trêve humanitaire de trois mois, première étape vers un cessez-le-feu durable et une transition civile. Si le chef des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, a annoncé unilatéralement son adhésion à cette trêve, ses forces ont simultanément étendu leur contrôle dans plusieurs régions, notamment au Darfour et dans les États du Kordofan, multipliant les attaques contre les civils.
Burhan a rejeté le plan du Quad, le jugeant dangereux pour l’État soudanais puisqu’il « élimine l’armée, dissout les agences de sécurité et permet à la milice de conserver les zones conquises ». Khartoum dit toutefois rester ouvert à un dialogue fondé sur la feuille de route proposée par l’ONU, qui exige le retrait des FSR des villes et des sites civils afin de permettre le retour des populations déplacées.
Cette rencontre entre Burhan et Lamamra intervient à un moment crucial, alors que la communauté internationale cherche à relancer un processus politique susceptible de mettre fin à un conflit dont les conséquences humanitaires et sécuritaires débordent bien au-delà des frontières soudanaises.




