Sommet du G20 à Johannesburg : Cyril Ramaphosa déplore le boycott américain et appelle Donald Trump à reconsidérer sa position

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté mercredi les États-Unis à reconsidérer leur décision de boycotter le prochain sommet du G20, prévu à Johannesburg plus tard ce mois-ci. En conférence de presse devant le Parlement au Cap, le chef de l’État sud-africain a regretté le choix de Donald Trump, estimant que les boycotts « ne fonctionnent jamais vraiment » et n’apportent « aucun résultat constructif ».

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a exhorté mercredi les États-Unis à reconsidérer leur décision de boycotter le prochain sommet du G20, prévu à Johannesburg plus tard ce mois-ci. En conférence de presse devant le Parlement au Cap, le chef de l’État sud-africain a regretté le choix de Donald Trump, estimant que les boycotts « ne fonctionnent jamais vraiment » et n’apportent « aucun résultat constructif ».

« Il est regrettable que les États-Unis aient décidé de ne pas assister au G20. D’après mon expérience en politique, les boycotts ont un effet contradictoire. Le G20 aura bien lieu, tous les autres chefs d’État seront présents, et au final, des décisions fondamentales seront prises ; leur absence est leur perte », a déclaré Ramaphosa.

L’Afrique du Sud, première nation du continent à accueillir le prestigieux forum des grandes économies mondiales, a pris la présidence tournante du G20 en décembre 2024. Ce sommet, considéré comme historique pour la diplomatie africaine, doit aborder plusieurs dossiers majeurs, notamment le financement du développement, la réforme du système financier mondial et la coopération sur le climat.

La semaine dernière, Donald Trump a annoncé qu’aucun représentant américain ne prendrait part à l’événement, accusant Pretoria de « violations des droits de l’homme » envers la minorité afrikaner. Sur sa plateforme Truth Social, l’ancien président américain a dénoncé de prétendus « meurtres et confiscations illégales » de terres appartenant à des fermiers blancs, qualifiant la tenue du sommet en Afrique du Sud de « honte totale ».

Le gouvernement sud-africain a rapidement rejeté ces accusations, les qualifiant de « sans fondement » et contraires aux réalités du pays. Pretoria affirme qu’aucune politique de persécution systématique n’existe à l’encontre des Afrikaners et que les réformes agraires se font dans le respect de la Constitution.

Cyril Ramaphosa a indiqué avoir personnellement invité Donald Trump à participer au sommet, soulignant l’importance du rôle des États-Unis au sein du G20. Il a toutefois réaffirmé la détermination de son pays à mener à bien cette rencontre mondiale.

« Le boycott n’aboutit jamais à quelque chose de réellement significatif », a-t-il insisté. « Nous discuterons du coût du capital, de l’inclusion, de la diversité et de la solidarité des valeurs partagées par le monde entier, y compris par le pape que j’ai récemment rencontré. »

Le président sud-africain a lancé un appel au pragmatisme diplomatique : « Les États-Unis doivent réfléchir à nouveau pour savoir si la politique du boycott fonctionne réellement. Selon mon expérience, ce n’est pas le cas. Il vaut mieux être à l’intérieur de la tente que d’en être exclu. »

Avec cette sortie, Cyril Ramaphosa renforce l’image d’une Afrique du Sud confiante sur la scène internationale, prête à assumer son rôle de pont entre les économies du Nord et du Sud, malgré les tensions politiques qui entourent cette édition du G20.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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